Lyon doit avoir davantage d’ambition universitaire
Les ambitions du président de l’université de Lyon doivent être écoutées attentivement par les dirigeants de la Métropole. Khaled Bouabdallah a réagi dans nos colonnes au dernier classement de Shanghai, qui recense les meilleures universités du monde. Ce qu’il espère ? Que la nouvelle université de Lyon, désormais en ordre de marche, soit située dans le « Top 100 » mondial d’ici cinq à dix ans.
Il n’y a pour l’instant que trois établissements français dans le Top 100
– Pierre et Marie Curie ( 40e) ; Paris Sud ( 41e) ; École normale supérieure ( 69e). Reste que Lyon a ses chances et pourrait largement s’inspirer du parcours exemplaire de certaines universités françaises. C’est le cas notamment d’Aix- Marseille, passée en quinze ans des profondeurs du classement au « Top 150 » . Même commentaire pour Strasbourg, qui oscille autour de la centième place depuis quelques années.
Dans le même temps, Lyon 1 et l’ENS Lyon se classent au- delà de la 200e place et figurent en dessous du 10e rang des universités françaises.
Il est absolument nécessaire, pour renforcer les fondations de la Métropole, que l’université y soit plus puissante qu’aujourd’hui. L’objectif de Khaled Bouabdallah devrait donc être inscrit au frontispice de tous les bâtiments du pouvoir lyonnais. Je ne sais pas si le récent rapprochement des trois anciennes universités lyonnaises et de certaines grandes écoles de la région sera suffisant pour donner corps à ces ambitions, mais c’est un bon début.
Pour y parvenir, il faudra aller bien plus loin.
Certains atouts devront être exploités, comme la récente obtention du label Idex ( que Lyon avait raté une première fois). Mais il existe aussi des risques certains qu’il faudra éliminer impitoyablement. C’est notamment le cas de la « guéguerre » qui agite encore les anciennes composantes de l’université de Lyon, chacun voulant un peu tirer la couverture à soi.
Et surtout, le pouvoir politique doit jouer pleinement son rôle, sous peine d’affaiblir considérablement la Métropole.
Car sans université, pas de développement économique. Or, pour conserver l’attractivité de la Métropole, Lyon doit surveiller comme le lait sur le feu les indicateurs de bien- être étudiant. Le récent rapport de l’Unef qui mesure le coût de la vie dans les principales métropoles françaises doit être pris au sérieux. Cet indicateur montre que le coût de la vie étudiante augmente plus vite à Lyon qu’ailleurs ( plus 2,09 % en un an). En cause notamment, le logement. Les loyers n’arrêtent pas de grimper et c’est un vrai problème. Encore une fois, la maîtrise du logement dans la Métropole est la clef de voûte de notre futur bien- être. Il faut agir, et vite.