La Tribune de Lyon

Lyon doit avoir davantage d’ambition universita­ire

- FRANÇOIS SAPY, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Les ambitions du président de l’université de Lyon doivent être écoutées attentivem­ent par les dirigeants de la Métropole. Khaled Bouabdalla­h a réagi dans nos colonnes au dernier classement de Shanghai, qui recense les meilleures université­s du monde. Ce qu’il espère ? Que la nouvelle université de Lyon, désormais en ordre de marche, soit située dans le « Top 100 » mondial d’ici cinq à dix ans.

Il n’y a pour l’instant que trois établissem­ents français dans le Top 100

– Pierre et Marie Curie ( 40e) ; Paris Sud ( 41e) ; École normale supérieure ( 69e). Reste que Lyon a ses chances et pourrait largement s’inspirer du parcours exemplaire de certaines université­s françaises. C’est le cas notamment d’Aix- Marseille, passée en quinze ans des profondeur­s du classement au « Top 150 » . Même commentair­e pour Strasbourg, qui oscille autour de la centième place depuis quelques années.

Dans le même temps, Lyon 1 et l’ENS Lyon se classent au- delà de la 200e place et figurent en dessous du 10e rang des université­s françaises.

Il est absolument nécessaire, pour renforcer les fondations de la Métropole, que l’université y soit plus puissante qu’aujourd’hui. L’objectif de Khaled Bouabdalla­h devrait donc être inscrit au frontispic­e de tous les bâtiments du pouvoir lyonnais. Je ne sais pas si le récent rapprochem­ent des trois anciennes université­s lyonnaises et de certaines grandes écoles de la région sera suffisant pour donner corps à ces ambitions, mais c’est un bon début.

Pour y parvenir, il faudra aller bien plus loin.

Certains atouts devront être exploités, comme la récente obtention du label Idex ( que Lyon avait raté une première fois). Mais il existe aussi des risques certains qu’il faudra éliminer impitoyabl­ement. C’est notamment le cas de la « guéguerre » qui agite encore les anciennes composante­s de l’université de Lyon, chacun voulant un peu tirer la couverture à soi.

Et surtout, le pouvoir politique doit jouer pleinement son rôle, sous peine d’affaiblir considérab­lement la Métropole.

Car sans université, pas de développem­ent économique. Or, pour conserver l’attractivi­té de la Métropole, Lyon doit surveiller comme le lait sur le feu les indicateur­s de bien- être étudiant. Le récent rapport de l’Unef qui mesure le coût de la vie dans les principale­s métropoles françaises doit être pris au sérieux. Cet indicateur montre que le coût de la vie étudiante augmente plus vite à Lyon qu’ailleurs ( plus 2,09 % en un an). En cause notamment, le logement. Les loyers n’arrêtent pas de grimper et c’est un vrai problème. Encore une fois, la maîtrise du logement dans la Métropole est la clef de voûte de notre futur bien- être. Il faut agir, et vite.

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