Lyon, c’est l’Amérique !
Ils sont venus, ils sont tous là.
L’incontournable Éric- Emmanuel Schmitt, désormais jury du prix Goncourt et publiant tous les trois mois, sortira le 30 août chez Albin Michel un recueil de nouvelles, La Vengeance du pardon, nouveau credo humaniste et spirituel, et nouveau best- seller annoncé. Moins connu, plus noir et plus drôle, Jacky Schwarztmann qui avait publié un premier roman social Mauvais coûts à la Fosse aux Ours, a émigré au Seuil pour
Demain c’est loin ( sort ie le 12 octobre). À nouveau un polar dans la veine débonnaire de Frédéric Dard, ou l’histoire d’une cavale d’un faux beur des cités avec une banquière un peu coincée, le tout se déroulant à Lyon à la cité des Buers.
Mais les deux romans les plus atten
dus s’ouvrent grand sur le monde et son histoire récente. C’est d’abord le cas du beau roman de Brigitte Giraud qui vient de paraître chez Flammarion, Un Loup pour
l’homme. La Croix- Roussienne retourne sur les traces de l’Algérie où elle est née pour un récit de guerre observant avec finesse la vie intérieure, l’ambivalence des sentiments et l’atmosphère oppressante qui font le quotidien des soldats. L’histoire d’une génération brisée par la guerre d’indépendance. Mais c’est Marc Dugain qui réussit le mieux à entremêler l’histoire familiale et le destin d’une nation avec Ils vont tuer Robert Kennedy chez Gallimard. Un thriller intimiste tout autant qu’une fresque historique qui enchevêtre les complots, depuis l’assassinat de JFK jusqu’à celui des parents du narrateur, en pleine paranoïa autour de la famille des Kennedy. Une façon pour Marc Dugain de revenir à ses racines irlando- américaines, et de dresser un portrait passionnant de la contre- culture des années 1960 dans la droite ligne de son précédent ouvrage, La Malédiction
d’Edgar, sur Edgar Hoover, qu’on retrouve en second rôle dans ce petit bijou de narration.