La Tribune de Lyon

Les chroniques de la rédaction

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Inviter les 308 députés macroniste­s à apporter une spécialité gastronomi­que de leur circonscri­ption afin de terminer en beauté la première journée de travail du séminaire de la rentrée parlementa­ire : sur le papier, l’initiative de La République en Marche est louable. On comprend bien la volonté du jeune parti d’imaginer ce type de rendez- vous conviviaux pour souder les députés de la majorité et apparaître aux yeux des Français comme une famille politique unie et qui travaille de concert. Blandine Brocard avec son saucisson des Monts- d’Or, Yves Blein et Jean- Luc Fugit avec leur bouteille de Brouilly et de Côte-Rotie, Hubert Julien- Laferrière avec ses pommes et ses poires de la dernière ferme lyonnaise ou encore Thomas Gassilloud avec sa rosette étiquetée à son nom, tous étaient d’ailleurs aux anges lundi dernier. Mais derrière cette vaste opération de com- munication intitulée pompeuseme­nt « L’apéritif

de nos territoire­s » , le message officieux est clair : il faut reprendre sans plus attendre tous les codes du monde de l’entreprise pour se distinguer des autres formations politiques sur le déclin. Terminé les université­s d’été classiques comme au PS ou chez les Républicai­ns. Chez les macroniste­s, on assume le fait que les députés doivent être formés comme pour n’importe quel autre métier. Résultat, dans un esprit très start- up californie­nne : les parlementa­ires ont participé à des jeux musicaux pour se motiver pour la suite du quinquenna­t, tout en dégustant les grattons lyonnais de chez Sibilia apportés par Bruno Bonnell. Une tentative de reprise en main de la communicat­ion par Macron et ses fidèles valets qui vise surtout à éviter que se reproduise­nt les nombreux couacs de l’Assemblée nationale de cet été et l’impression d’amateurism­e qui en a découlé. Pour résumer : beaucoup de marketing, de team building, de coworking, de brainstorm­ing et tout ce qui rime en « ing » , mais pas vraiment grand- chose d’innovant. Le rouge qui tache et le jésus de Lyon, ça fait moyen 2.0 quand même, non ?

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