La Tribune de Lyon

Les start- up lyonnaises qui innovent pour nous soigner

Place forte des entreprise­s de biotechnol­ogies en France, la métropole abrite de nombreuses PME ultra- inventives qui mettent au point les médicament­s et les traitement­s de demain. Affameurs de tumeur, poudre pour stopper les saignement­s ou encore ultraso

- DOSSIER RÉALISÉ PAR VINCENT LONCHAMPT

ERYTECH PHARMA ENCAPSULE LES MÉDICAMENT­S DANS LES GLOBULES ROUGES

Erytech Pharma est l’une des bio

techs lyonnaises les plus en vue. En attestent les 70 millions d’euros levés en Bourse en avril dernier auprès d’investisse­urs européens et américains, pour poursuivre le développem­ent de ses thérapies innovantes contre le cancer. Installée dans le 8e arrondisse­ment, la société, qui compte 75 salariés, met au point depuis 2004 une technique pour affamer les tumeurs cancéreuse­s. Pour cela, elle a développé une technologi­e qui consiste à encapsuler le médicament directemen­t à l’intérieur des globules rouges. Erytech Pharma se fournit en poches de sang ( notamment auprès de l’Établissem­ent français du sang) qu’elle fait mariner dans un bain, avec pour effet de faire gonfler les globules rouges dans lesquels sont intégrés les actifs médicament­eux qui sont ensuite readminist­rés au patient.

« Nouvelles possibilit­és » « Notre technologi­e présente plusieurs avantages. Elle est moins toxique pour le patient que la chimiothér­apie et présente donc moins d’effets secondaire­s. Cette méthode rallonge également la durée de vie de la molécule dans le corps, ce qui la rend plus efficace pour combattre la maladie » , expose le PDG Gil Beyen. Dans le cas de cancer, Erytech Pharma incorpore dans les globules rouges un affameur de tumeur pour altérer le métabolism­e des cellules cancéreuse­s. 400 patients ont déjà été traités lors d’essais cliniques par cette solution qui pourra être utilisée dès l’année prochaine sur le marché européen pour les leucémies, puis d’ici à trois ans pour traiter des cancers du pancréas. « Avec ce mode d’action, nous ouvrons de nouvelles possibilit­és, vante Gil Beyen.

D’autant plus que le premier traitement contre la leucémie est considéré

comme une « preuve que notre concept obtient des résultats. Nous ouvrirons ensuite notre traitement à d’autres tumeurs. » La voie d’Erytech Pharma semble toute tracée.

« Notre technologi­e est moins toxique pour le patient que la chimiothér­apie »

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Gil Beyen, le PDG d’Erytech Pharma.

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