La Tribune de Lyon

Et si Collomb ne revenait jamais à Lyon ?

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C’est une petite musique qui revient à mes oreilles depuis quelques semaines. Selon plusieurs élus et conseiller­s de la Ville et de la Métropole lyonnaise, Georges Képénékian et David Kimelfeld, les successeur­s de Gérard Collomb à la présidence de ces deux collectivi­tés, feraient tout pour savonner la planche de leur ex- mentor. Leur objectif ? Ne pas laisser la possibilit­é au premier flic de France de reprendre sa place de maire et de président de la Métropole. Connaissan­t les puissants réseaux lyonnais que le ministre de l’Intérieur entretient depuis plus de 40 ans, j’avoue avoir du mal à croire à ce plan. Gérard Collomb a beau être à Paris ou en déplacemen­t partout en France, c’est bien toujours lui qui tire les ficelles à Lyon grâce à des relais qui ne lâchent pas d’une semelle Kim et Képé. J’ai nommé Loïc Rousseau et Robert Rech, ses anciens directeur et chef de cabinet à l’hôtel de ville qui sont toujours en place. Et Jérôme Payen, un proche de son épouse Caroline Collomb que le locataire de la place Beauvau a envoyé dans les pattes de David Kimelfeld en tant que chef de cabinet à la Métropole. Mais malgré cette stratégie pour ne pas lâcher Lyon, à la place de Collomb, je commencera­is quand même à m’inquiéter. D’abord, parce que ses dauphins s’en sortent très bien sans lui. Lors des premiers conseils municipaux et métropolit­ains qu’ils ont eu la tâche de présider comme des grands, ces derniers ont été très bons. Entre notes d’humour qui vont bien et petits tacles bien sentis aux élus de l’opposition, Képénékian a même presque fait oublier Collomb lors du dernier conseil. Et puis, il y a des signes qui ne trompent pas. Plus le temps passe, plus « les 2 K » , comme les surnomment leurs collègues, prennent confiance. En témoignent les dernières sorties du nouveau maire de Lyon. « L’autre jour, Macron m’a demandé comment j’allais. J’ai répondu que j’allais très bien et que le mieux était qu’il garde Collomb assez longtemps avec lui » , a- t- il ironisé récemment. Sa volonté de se démarquer de son maître à penser en décidant de recevoir le 19 octobre tous les maires d’arrondisse­ments à l’hôtel de ville, ce que Collomb a toujours refusé en 16 ans de mandat, est aussi une preuve d’émancipati­on. Vous comprenez mieux maintenant pourquoi Collomb revient tous les week- ends à Lyon.

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POLITIQUE LYONNAISE par ANTOINE COMTE

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