Paroles de dirigeant.
« S’appuyer sur son réseau pour rebondir »
L icencié et au chômage après avoir dirigé durant plusieurs années le réseau du groupe de bijouteries lyonnaises Jean Delatou r, Did ier Gr i nand vient de lancer sa marque de montres personnal isables et 100 % made in France, Opinion Chronographe. Pour y parvenir, cet entrepreneur quinquagénaire a dû se réinventer, après une belle carrière de dirigeant. « Un an avant mon départ de Jean Delatour, un horloger vient me voir et me dit : “Pourquoi est- ce que vous ne livreriez pas des aigui l les d’autres couleurs ?” Tout est parti de là. » Une simple remarque d’un client que Didier Grinand va tranquillement faire mûrir. « Le premier réflexe que j’ai eu lorsque j’ai quitté Jean Delatour, c’est de m’offrir une formation en ligne dispensée par EM Lyon sur l’entrepreneuriat. Ça a été très éclairant pour moi sur pas mal d’aspects, notamment sur l’idée de ce qu’on accepte en termes de risques personnels pour monter son entreprise. » Démarche déterminante. Didier Grinand se tourne alors vers
son réseau et contacte la CCI du Haut- Doubs, une région où l’horlogerie représente un poids économique important. Une démarche déterminante : « La CCI m’a permis de sourcer mes potentiels partenaires et surtout de rencontrer mon principal associé. » Elle lui a surtout permis
d’ajuster son projet. « Le positionnement que j’envisageais au début m’obligeait à faire du made in France, en allant acheter des composants à l’étranger. Ce n’était pas ma volonté. » Didier Grinand, qui empruntait la mauvaise direction, a ainsi pu rectifier le tir rapidement. « L’erreur que l’on peut commettre, c’est de vouloir aller trop vite parce que “Time is Money”. Or, il est nécessaire de prendre du recul » , en consultant son entourage mais en sollicitant aussi et surtout son réseau. « Le réseau, c’est la première ressource. Un vrai levier pour les créateurs d’entreprises. ll est essentiel d’aller confronter son projet au regard des autres. » CYRIL MICHAUD