La Tribune de Lyon

Au revoir là- haut

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C’est ce qui s’appelle un maître. Ancien acteur chez

Peter Brook, Yoshi Oida a déjà mis en scène plusieurs opéras de Britten à l’opéra de Lyon, dont un sublime

Mort à Venise. Dans le cadre du Centenaire de la paix ( 1914- 18), il monte aujourd’hui pour la première fois le War Requiem de Britten en version scénique. Des décors somptueux de Tom Schenk sur lesquels sont projetées des images d’archive en fin de spectacle, jusqu’à une partie de l’orchestre dédoublée sur scène, à côté des choeurs et des chanteurs. Le dispositif est aussi simple que saisissant. Yoshi Oida n’a surtout pas son pareil pour habiter des acteurs et rendre réaliste l’après- guerre : le chagrin d’une veuve, le drame entrecrois­é des nations, les habits de soldats étalés sur le sol, mais vidés de chair humaine, ou le fantôme du meilleur ennemi d’un soldat qui revient lui chanter sa mort à l’oreille. Les voix d’enfants chères à Britten finissent par envahir la scène comme des étrangers à ce drame qui les précède, chantant un paradis que le monde des hommes ne semble jamais pouvoir atteindre. L’orchestre est comme galvanisé et les choeurs de la foule sont à déchirer le coeur. C’est simple, beau, bouleversa­nt d’humanité et très court. 1 h 30 d’émotions, pour retrouver la puissance rédemptric­e de l’opéra. L. H. War Requiem de Britten. Mise en scène : Yoshi Oida, direction : Daniele Rustioni. Jusqu’au 21 octobre à 20 h à l’opéra de Lyon ( dim 16 h). De 15 à 85 €. opera- lyon. com

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