La Tribune de Lyon

À table. Le Théodore, une adresse qui bourge

- Le Crime de l’Orient- Express.

Le Théodore, repaire du

6 e bourgeoi s , v ient de changer de propriétai­re. Vu des bas quart iers, c’est- à- dire le monde qui s’étend au- delà de chez Orsi à ma droite et de la place Maréchal- Lyautey à ma gauche, cela a peu d’importance. Cependant, dans les hauts du pavé, on a poussé un « ouf » de soulagemen­t lorsqu’on a compris que la magie de Noël ne serait pas rompue. Certes, le roi des propriétai­res- maitre d’hôtel a pris sa retraite… Mais vive le King ! En effet, Robert Perret, qui fit ses armes de mousquetai­re de la choucroute à la tête d’une armée de serveurs chez Brasserie Georges, puis imposa au Théodore le style « je reçois comme à la maison, mais je suis mieux habillé que mes clients » a cédé son royaume à… Marco Chopin, dit le Mozart du service. En vingt ans de scène à la Brasserie de l’Est, il a grimpé les échelons, puis littéralem­ent incarné l’établissem­ent Bocuse jusqu’à tutoyer les sommets.

Le fric, c’est chic. La déco réincarnée du Théodore osci l le entre brasserie et bistrot chic parisien. Il y a des banquettes, des miroirs, un sapin de Noël décoré comme place Vendôme, de beaux lustres géants… Cela ne dit pas ce qu’on mange. Bien deviné, pas des graines germées, mais de la cuisine bourgeoise. Outre l’entrée qui fait bing sur la tête, le demi- homard en salade ( 32,50 euros), on répertorie les occur rences t rès marquées par l’influence des brasseries Bocuse : pavé de cabillaud, filet de bar, Saint- Jacques, côte de veau de lait, filet de boeuf Rossini. De bons produits, quasi nus, accompagné­s au plus basique de purée, haricots verts ou frites. Le pâté croûte « de la maison » était assez anodin ( croûte même pas croustilla­nte, pour 19,10 euros), en revanche les rognons sauce madère ( 24,80 euros) frisaient l’exceptionn­el. Le « café gourmand » ( 9,50 euros) et ses pâtisserie­s fines était parfait. On aura compris qu’il ne faut pas venir ici dans l’esprit des soldes. C’est cher. Mais, sincèremen­t, on aime ce genre d’incursion dans ce monde d’avant, non disrupté par les foodies, le ballet de Béjard de serveurs au noeud papillon et au verbe culotté, menés par un Marco survolté, dans un cadre élégant évoquant

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Marco Chopin et son chef proposent de la cuisine bourgeoise de très bonne tenue.

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