La Tribune de Lyon

Les chroniques de la rédaction

- POLITIQUE LYONNAISE par ANTOINE COMTE

Àl’image de la plupart des capitales européenne­s, Lyon se démène depuis plusieurs années pour réduire la place de la voiture en ville.

Le but, et j’y suis favorable à 100 % : en finir avec les pics de pollution qui se sont multipliés ces dernières années dans l’agglomérat­ion, et réduire les embouteill­ages qui paralysent la ville quotidienn­ement. Mais si pour le moment les automobili­stes lyonnais avaient du mal à voir les effets de cette politique qui prône également le développem­ent des nouvelles mobilités, leur porte- monnaie vient, lui, clairement d’en sentir les conséquenc­es avec l’augmentati­on sévère des tarifs de stationnem­ent. L’objectif de la municipali­té est simple : dégoûter les Lyonnais au point de laisser leur voiture au garage. Sauf que le problème, c’est que plusieurs dizaines de milliers d’automobili­stes qui habitent dans des immeubles anciens du centre- ville ne disposent pas de place de parking privé. Ces derniers se retrouvent donc obligés de souscrire à un abonnement résident mensuel de 20 euros par mois. Jusque- là, rien de délirant. Mais, depuis le 2 janvier, le nouveau maire Georges Képénékian et ses équipes ont décidé de rendre payant l’achat de cette vignette. 40 euros pour la première voiture et même 60 euros pour le second véhicule et ce, sans l’indiquer aux Lyonnais concernés. Et ce n’est pas tout : la Ville de Lyon a aussi décidé de fixer à 60 euros le nouveau montant de la contravent­ion, contre 17 euros jusqu’à présent. Ce qui en fait l’une des amendes de stationnem­ent parmi les plus chères de France. Une addition salée qui commence à faire pester les automobili­stes lyonnais qui galèrent chaque soir pour trouver une place devant chez eux, et qui sont bien souvent contraints de stationner leur véhicule dans des zones où leur vignette résident n’est pas valable. Cette politique du zéro voiture sur le long terme a donc ses limites. Surtout quand on connaît les alternativ­es bancales à ce mode de déplacemen­t. Mettez- vous à la place d’un Lyonnais qui habite la Presqu’île et travaille à Écully ou Charbonniè­res : la fréquence des bus qu’on lui propose sera tellement aléatoire qu’il se trouvera quand même obligé de prendre son véhicule pour arriver à l’heure à son travail. Pour les Lyonnais, c’est la double peine assurée.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France