La Tribune de Lyon

Yann Roubert, président du LOU :

- PROPOS RECUEILLIS PAR LUCAS DESSEIGNE

« Bien sûr qu’on rêve tous du titre au club »

Nommé président du LOU en décembre 2012, Yann Roubert est alors un inconnu dans le rugby français. Cinq ans plus tard, avec le patron de GL Events Olivier Ginon en pourvoyeur de fonds, il a contribué à faire en sorte que le LOU s’installe dans le paysage du rugby français. Et il entend bien s’y imposer durablemen­t. À bien des égards, 2017 a été l’année des premières pour le LOU, quel bilan tirez- vous de ces derniers mois ?

YANN ROUBERT : Ça a été une année historique pour le club, qui compte dans notre histoire, pourtant riche de 120 ans. 2017, c’est évidemment le déménageme­nt au Matmut Stadium de Gerland, le premier maintien de notre histoire en Top 14… Dans les autres grands moments, je mets la première fois qu’on a été premiers en Top 14 après notre victoire à Agen, en octobre dernier. Sur l’année, on doit être à un peu plus de 15 000 spectateur­s en moyenne. Donc c’est très nettement une belle année, et une invitation à faire plus et mieux en 2018. Même si l’on sait que la route sera longue et le chemin difficile jusqu’au sommet. Quel est ce sommet auquel vous aspirez ? On a le droit de rêver et le sport sert à ça : si on fait du sport de haut niveau, c’est pour gagner des titres. Bien sûr qu’on en rêve tous au club. Vous avez fixé un objectif dans le temps pour y parvenir ? Non, parce qu’on est 14 clubs à avoir le même objectif… Il faut faire tous les efforts pour y arriver et pour ça il faut du travail, du talent et de la chance. Qu’est- ce qui a changé depuis la descente en Pro D2 en 2015 ? On a continué à avancer, à se structurer, grâce à l’appui du groupe GL Events et des actionnair­es. Le déménageme­nt au Matmut Stadium de Gerland nous permet aussi de franchir un palier. Ça a un impact sur la structurat­ion du club : au- delà d’être un stade, c’est un lieu de vie. C’est le siège de notre associatio­n, le lieu d’entraîneme­nt de toutes nos équipes, qui regroupe tout le petit monde du LOU rugby, de l’école de rugby jusqu’aux pros en passant par le siège social, la brasserie, la boutique, le réceptif et le centre de formation. Sur quoi vous basez- vous pour continuer à grandir ? Il y a à Lyon un vrai potentiel rugbys tique: dans un rayon d’une heure autour de la métropole, on compte une centaine de clubs et 60 000 licenciés. Donc la passion pour le rugby, les joueurs, ils sont là. Dans ce même rayon, il y a 1,5 million d’habitants : si on arrive à en faire venir 2 % au stade, ça fait 30 000 personnes. Je dis ça sans arrogance, on en est loin aujourd’hui, mais c’est la vision qu’on doit avoir pour savoir où on veut aller. Le potentiel économique, c’est le troisième point : si on est bons, on doit pouvoir trouver les moyens de nos ambitions. Parce qu’il ne faut pas se voiler la face, il faut des moyens financiers si on veut réussir de belles choses dans le rugby profession­nel aujourd’hui. Il faut se servir du potentiel économique de la deuxième ville de France. Quel type d’actionnair­e est Olivier Ginon, il est interventi­onniste ou au contraire, discret dans la gestion du club ? J’ai la chance qu’il soit impliqué, c’est formidable de pouvoir s’appuyer sur lui et sur un groupe comme GL Events, leader de l’événementi­el. On se parle très souvent, plusieurs fois par semaine, de rugby et d’autres choses. Je lui raconte, je lui parle de tout, notamment du recrutemen­t, même s’il rencontre très peu les joueurs. Je dirais qu’il prend goût aux matchs, il vient de plus en plus, il passe dans le vestiaire… Mais bon, il a un groupe d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires à faire tourner, donc le LOU

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