La Tribune de Lyon

À table. Bistrot Harvest : Bipolaire, bar à vin et restaurant

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Généraleme­nt, lorsqu’on évoque l’agricultur­e locale, c’est pour s’émerveille­r de production­s sympathiqu­es mais confidenti­elles, comme le cardon de Vaulx- en- Velin, le poireau de Solaize ou Miss Caluire. Mais c’est oublier l’essentiel : les miracles de l’élevage lyonnais de chefs. Quand ce n’est pas l’Institut Bocuse, c’est Vatel. François Misson, à la fin de ses études chez Vatel Internatio­nal Business School ( Perrache), s’est enfui pour rejoindre des maisons comme Le Ritz de Barcelone ou le Relais & Château La Pinsonnièr­e au Canada. Or, comme dans la série Le

Prisonnier, le Village sait retenir ses proies. Voici donc François Misson de retour, créateur du Bistrot Harvest un « restaurant et bar à vin » , comme le veut une des tendances lourdes du moment — qui n’est plus à la brasserie alsacienne. Attention, ne pas confondre le Bistrot Harvest avec Harvest cuisine, restaurant à pizzas ardéchoise­s ( Lyon 1er). Qu’on arrête de nous embrouille­r avec cet album de Neil Young !

Original et goutû. Comme le veut aussi une des tendances massives du moment, on doit regarder la carte des vins avec des jumelles radar pour ne pas écraser l’addition. Demandez à la serveuse : il existe heureuseme­nt des vins au verre à moins de 6 euros, non inscrits sur la carte. On n’a pas goûté le menu Déjeuner, mais un de nos informateu­rs ( bénévole) a aimé le gratin de la mer/ mousseline de courge du jour ( 12 euros). On a plutôt pêché ( sans système électrique) dans le menu Midi & Soir. Surprise ! En lieu et place du sacramenta­ire « oeuf parfait » , voici un « oeuf croustilla­nt » dans un nid de pleurotes, topinambou­rs, crème de vin blanc et émulsion de jambon Bellota. On a l’impression que l’oeuf, inspiré par la pub Cetelem, s’est vautré dans un champ de biscottes pour imiter une escalope panée : très réussi. Survolons le foie gras mi- cuit aux épices, bon, mais un peu jeune ( trois jours enchaîné au frais après cuisson, ce devrait être la base), pour passer au carré d’agneau en croûte d’herbe, généreux, comme le sandre accompagné d’escargots de Bourgogne. La cuisine est là, on regrettera ( ou pas) le niveau sonore et l’écran de TV ( BFM !) au mur.

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François Misson est l’un des rares chefs à ne pas avoir fait l’Institut Paul- Bocuse, mais Vatel.

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