Critiques. Pentagon Papers de Steven Spielberg - La Douleur d’Emmanuel Finkiel - The Greatest showman de Michael Gracey
Voici un bolide policé et convenu, sans surprise mais
taillé pour le succès populaire. Un film de genre sur le quatrième pouvoir avec cliquetis incessants des machines à écrire, téléphones sonnant dans tous les sens et rédacteur en chef qui passe son temps les pieds sur son bureau. Venant d’un Steven Spielberg, on n’en attendait pas moins. Pour ces Pentagon
Papers, la bonne idée du réalisateur a été de traiter deux sujets particulièrement dans l’ère du temps à l’heure de l’Amérique trumpiste : la liberté de la presse et la place des femmes dans le monde du travail. Le film raconte deux combats parallèles, celui d’un petit journal rêvant de devenir grand, le
Washington Post, qui décide pour s’imposer face à ses concurrents de publier des rapports confidentiels sur la guerre du Vietnam malgré les menaces du gouvernement ; et celui de Katharine Graham, une millionnaire qui se retrouve malgré elle à la tête de l’entreprise familiale. Certes, Spielberg distille à l’envi bons sentiments et discours manichéens au gré d’une mise en scène parfois très appuyée pour un film zéro prise de risque. Mais il faut prendre les Pentagon Papers pour ce qu’ils sont : le portrait d’une femme qui a vraiment existé à un instant T, celui où elle décide de prendre en main son destin et, au passage, celui de son journal. Avec son vertigineux brushing ultra- laqué, Meryl Streep impressionne dans l’un de ses meilleurs rôles, seule femme dans un monde d’hommes doutant constamment de sa légitimité mais déterminée à faire vivre son journal. On se laisse emporter par le rythme galopant de l’univers journalistique avec caméra tournoyante et mise en scène millimétrée. Du très classique mais on n’a pas boudé notre plaisir.