La Tribune de Lyon

Un casanova des cuisines

Polygame assumé, Paul Bocuse voyait beaucoup de points communs entre la cuisine et le sexe. « Dans les deux cas, il faut passer à la casserole » , disait- il.

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Jusqu’à la parution de sa biographie paru en 2005, Paul Bocuse était resté plutôt discret sur sa vie amoureuse. Soudain, on découvrait que « Monsieur Paul » était un polygame assumé et qu’il vivait trois aventures simultanée­s : Raymonde, sa femme qui l’accompagna­it à l’Auberge, mère de Françoise, devenue la femme du chocolatie­r lyonnais Bernachon. Raymone, mère de son fils Jérôme né en 1969, et Patricia, fondatrice avec Paul Bocuse de la société Produits Paul Bocuse. Le Feu sacré « Si je calcule le nombre d’années où j’ai été fidèle aux trois femmes qui ont compté dans ma vie, j’arrive à 135 ans de vie commune » , disait Paul Bocuse. En revanche, il n’a jamais caché qu’il menait une vie assez libre, prétextant qu’il était un être et comme si un état de nature le poussait à mettre qui il voulait dans son lit. Voilà ce qu’il en disait : « pas un intellectu­el » , « simple » « J’ai eu une vie affective mouvementé­e. Mes proches le savent, j’aime les femmes. Dans les années soixante- dix, nous avons vécu une époque de liberté extraordin­aire. C’était même un peu fou. En 1968, j’ai dit à une célèbre critique américaine pour la provoquer : “Le jour où tu me mets sur la couverture, je te mets dessous.” Quelques semaines plus tard, je faisais la Une, et il a bien fallu que je m’exécute… Comme elle en voulait toujours plus, je lui ai dit que mon ami Jean Troisgros avait un fantasme : faire l’amour dans un avion au- dessus des chutes du Niagara. Elle a loué un avion et l’a emmené là- haut ! La dame a d’ailleurs raconté cette histoire dans un roman en changeant les noms. Quand j’ai repris le restaurant de mon père, il y avait neuf tables et autant de chambres, ce qui me permettait de louer les chambres l’aprèsmidi. Ma mère craignait que ce côté maison close nuise à la réputation du restaurant. Le succès aidant, j’ai transformé les chambres en salons privés, plus corrects. »

Plutôt chaud lapin donc, Paul Bocuse voyait beaucoup de points communs entre la cuisine et le sexe.

« On consomme une union, on dévore des yeux, on a faim de l’autre… L’homme a toujours besoin de manger et de se reproduire, et dans les deux cas, il faut passer à la casserole. Je reconnais que c’est une vision des choses un peu macho, mais je suis de mon temps et je crois que, quoi qu’elles en disent, les femmes aiment les machos. Il faut profiter de la vie au maximum parce que la vie est une farce et qu’on ne sait jamais quand et comment elle va se terminer. Aujourd’hui, c’est dans la nature que je me sens le mieux, à côté de mon étang, avec mes chiens, et mes amis quand ils m’accompagne­nt. Je ne regrette rien, sauf peut- être la peine que j’ai pu faire aux femmes de ma vie. J’espère qu’elles me pardonnero­nt. »

« Je ne regrette rien, sauf peut- être la peine que j’ai pu faire aux femmes de ma vie. J’espère qu’elles me pardonnero­nt. »

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