La Tribune de Lyon

L’édito de François Sapy

- FRANÇOIS SAPY, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Il faut se réjouir du projet de la Ville, révélé dans nos colonnes par notre journalist­e Luc Hernandez, consistant à développer la visibilité de l’art contempora­in sur notre territoire. Comme les poules en période de grippe aviaire, cette forme d’expression artistique apparaît confinée dans notre métropole. Trop peu visible, malgré les grandes expos lancées par Thierry Raspail depuis une quinzaine d’années ( Ben, Warhol, Haring, etc.) et le succès jamais démenti de la Biennale.

C’est un problème, car l’art contempora­in est aujourd’hui un marqueur essentiel de l’attractivi­té d’un territoire. Au- delà même de la fréquentat­ion des lieux spécialisé­s dans l’art contempora­in, une ville qui rend visible son engagement dans cette matière bénéficie d’un important crédit sur la scène internatio­nale. Et ce crédit est un excellent investisse­ment : dans la farouche compétitio­n à laquelle se livrent les territoire­s pour attirer les entreprise­s, l’art contempora­in, ça paye !

Je sais qu’il s’agit là de mots que les profession­nels de la profession goûtent peu, mais c’est la réalité. L’art contempora­in, c’est bon pour le business. C’est bon pour l’emploi. C’est bon pour attirer des entreprise­s. C’est bon pour faire venir des touristes qui vont dépenser des sous chez nous. Et tout cela, ce sont autant de bonnes raisons d’avoir une politique ambitieuse en la matière.

Les retombées sont assez difficiles à évaluer et cela prendra du temps, mais je suis sûr que le retour sur investisse­ment sera positif à l’échelle d’un mandat. Prenez les Nuits Sonores, organisées depuis une dizaine d’années en mai : quand le succès est au rendez- vous, une manifestat­ion dédiée à l’art ( ici les musiques électroniq­ues) peut permettre à la ville de devenir un phare européen. Parmi les 140 000 personnes venues de toute l’Europe qui ont fréquenté le festival l’année dernière, combien vont repartir avec une image dynamique et positive de la ville ? Combien vont vouloir être mutées à Lyon lorsque l’occasion se présentera ? Combien vont s’en souvenir dès lors qu’elles auront un projet à implanter quelque part en Europe ? Il n’existe pas d’étude suffisamme­nt précise et fiable qui le dise, mais je prends le pari qu’elles sont nombreuses.

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