Culture et spectacles. L’Histoire en noirs et blancs
Bonne nouvelle : les Noirs deviennent de plus en plus visibles sur les scènes cultu
rel les. C’était déjà le cas, et depuis longtemps, dans la danse, discipline pionnière en matière de diversité. La Maison de la danse recevait d’ailleurs cette semaine Germaine Acogny, un précurseur de la danse contemporaine africaine, directrice de l’École des sables qui développe des projets entre Lyon et le Sénégal. C’était aussi le cas, et c’était déjà plus rare jusqu’ici, dans plusieurs films majeurs sortis l’an passé : Detroit de Kathryn Bigelow, Get out d e Jordan Peele, ou encore le documentaire I am not your negro sur James Baldwin, écrivain noir et homosexuel, figure majeure de la lutte pour les droits civiques aux États- Unis. James Baldwin auquel justement le théâtre de la Croix- Rousse consacrait son spectacle la semaine dernière : Harlem Quartet , mis en scène par Él ise Vigier avec une distribution magnifique, exclusivement à la peau d’ébène. Une exception sur les scènes françaises, en attendant la création franco- américaine d’Arnaud Meunier fin février à la nouvelle Comédie de Saint- Étienne : Fore , comédie afro- funk avec la slameuse Aleshea Harris. Les Noirs semblent enfin prendre toute leur place au théâtre.
É galité, diversité. La Vi l la Gi llet va encore plus loin cet te semaine en consacrant deux soirées au TNP aux « écritures post- coloniales » , vendredi et samedi. Ou comment regarder l’homme blanc occidental d’un autre point de v ue, dans un salutaire renversement, à partir d’historiens aussi éminents que Romain Bertrand par exemple, auteur de L’Histoire à parts égales . Une belle façon de donner une vitrine inst itutionnelle à des voix essentielles pour l’égalité et la diversité, bien réelle. Pourvu que ce soit durable.