Paroles de dirigeant. Yannick Mathey ( Prototypo) : « On savait que notre cible était à l’international »
P
our certaines entreprises, conquérir l’international
est une lubie. Pour Prototypo, la démarche tombait sous le sens. Avec seulement 15 % de clients en France, la start- up créée en 2015 par le Lyonnais Yannick Mathey ( 32 ans), prospère à l’étranger. Son coeur de mét ier : la créat ion de fontes originales à partir d’un logiciel d’édition typographique, ou comment créer soi- même sa propre police de caractères. Or, la France n’est pas la terre la plus propice à cette activité. « On savait que notre cible était à l’international. En France, la typographie n’a pas la même noblesse que dans les pays anglo- saxons » , explique- t- il. À partir de là, tout est pensé afin de séduire au- delà des frontières de l’Hexagone : le site internet et la communication de l’entreprise sont rédigés en anglais, une opération de financement participatif est menée sur la branche londonienne de Kickstarter, et les géants – américains – du Web sont démarchés. « Maintenant, Adobe ou Google savent qu’on existe. Il est inscrit dans notre feuille de route d’en faire des partenaires et d’être intégrés à leurs solutions » , ajoute Yannick Mathey.
Le bouche- à- oreille faisant son
effet, des médias de référence tels que Mashable et TechCrunch s’empressent de présenter à leur tour Prototypo. Après avoi r conquis Havas, ce sont d’autres prestigieuses agences de communicat ion comme Publ icis, Fjord Accenture ou encore Wieden+ Kennedy qui adoptent le logiciel. Résultat, en plus d’avoir
su cerner son marché, le développement de Prototypo est décuplé par la taille du terrain de jeu, devenu planétaire. « On va bientôt sortir l’alphabet cyrillique. On ira ensuite vers la calligraphie arabe, le japonais, le coréen,
le chinois… » , détai l le- t- i l . L’objectif pour 2018 est ainsi d’augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise et atteindre le point d’équilibre d’ici la fin de l’année.
« Maintenant, Adobe ou Google savent qu’on existe. »