Ça, c’est Maguy !
Chorégraphique mais aussi politique, Maguy Marin a imposé un univers singulier, figure pionnière de la « danse
théatre » s’inspirant de Samuel Beckett avec May B, ou depuis quelques années, maîtresse d’oeuvre à la radicalité douce qui met en mouvement tout ce que les sociétés occidentales rejettent : l’artisanat, le sens du collectif, les désarticulations et les maladresses du corps. Après ses créations mythiques pour le ballet de l’opéra de Lyon, révolutionnant le ballet classique, elle continue un parcours de plus en plus atypique, réussissant la gageure d’être encore surprenante et insaisissable après 35 ans sur les planches. Ses spectacles ne sont jamais faciles, toujours inventifs, authentiques et partageurs. I l y en a peu qui donnent autant le sentiment de refléter la vie contemporaine en lui donnant, en prime, une forme souvent contestataire à l’humanité salutaire. C’est le cas de sa dernière création, Deux mille dix- sept, qui dynamite dans une scénographie de cimetière les figures de la domination masculine ( banquier, cowboy, dictateur) dans un essai politique au geste chorégraphique audacieux. Bref, Maguy Marin est toujours indispensable.
Deux mille dix- sept, de Maguy Marin. Mardi 27 à 20 h 30 et mercredi 28 février à 19 h 30 à la Maison de la danse, Lyon 8e. De 26 à 32 €. maisondeladanse. com