« Comment se différencier de la concurrence »
« Blablacar a essuyé les plâtres, c’est plus simple pour nous aujourd’hui que pour eux à l’époque. »
La mise en service du Rhônexpress en 2010 a rebattu les cartes de l’acheminement jusqu’à Saint- Exupéry. Adieu Satobus, place à un tram- train assurant de rejoindre l’aéroport en moins d’une demi- heure. Pratique, la solut ion est onéreuse et surtout protégée par une clause de monopole. Pas de quoi décourager Laurent Bouzon, l’ancien gérant d’une société de taxi. Une solution alternative est imaginée en 2016 : Drivoon, devenu Lyko fin 2017. « Le problème remontait chez les jeunes que le prix pour se rendre à l’aéroport était parfois plus élevé
que le prix du vol » , explique le Lyonnais. Un service de covoiturage est donc mis sur pied à la manière d’une ligne de bus. Cinq points de départ et soixante points de prise en charge sont définis : le conducteur est défrayé à hauteur de 20 centimes du kilomètre, tandis que le trajet revient à 7 ou 8 euros au voyageur. Marché. Entré en concurrence frontale avec le Rhônexpress, avec qui Lyko assure être en l ien constant, Laurent Bouzon ne conteste pas la clause d’exclusivité de l’opérateur. « Ils ont investi beaucoup d’argent » , justifie- t- il. Pas question de se fâcher avec la société ayant déjà fait plier plusieurs services de bus et navettes permettant de rejoindre l’aéroport. Le positionnement marché de la start- up déjoue également le piège Blablacar. « Ce ne sont pas forcément les courtes distances qui les intéressent. Ils ont permis d’essuyer les plâtres du covoiturage, c’est plus simple pour nous aujourd’hui que pour eux à l’époque » , salue le patron de Lyko. Quant aux taxis, dont il faisait autrefois partie, Laurent Bouzon insiste sur le fait de viser une clientèle « jeunes et loisirs » plutôt que les « businessmen » f r a î c h e m e n t débarqués. « Nos cibles sont différentes » , précise celui qui avait visiblement étudié la question.