La Tribune de Lyon

Point de vue de Jacques Faresse, directeur technique national du sport boules : la boule lyonnaise a sa place aux J. O. de Paris 2024

JACQUES FARESSE, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL DU SPORT BOULES La pétanque et la boule lyonnaise aux Jeux olympiques en 2024 ? C’est possible, et beaucoup y croient dur comme fer. Mais pour ne pas rester sur le carreau, les fédération­s, notamment française

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« La boule lyonnaise possède des atouts majeurs pour conquérir le Graal olympique, il suffit de les faire mieux connaître. »

Pour les sports de boules,

le « rêve olympique » peut devenir réalité, et cela dès les Jeux olympiques de Paris, en 2024. Mais le parcours est semé d’embûches et le projet mérite quelques explicatio­ns et éclairciss­ements. Les sports de boules reconnus en France sont structurés autour de deux principale­s fédération­s indépendan­tes : la Fédération Française de pétanque et de jeu provençal ( FFPJP) qui compte environ 300 000 licenciés, et la Fédération Française du sport boules ( FFSB), regroupant la boule lyonnaise, la raffa volo et la boule bretonne, qui a son siège à Villeurban­ne et compte 50 000 licenciés.

À ce jour, malgré leur dimension universell­e

, aucune de ces deux fédération­s n’est reconnue par le Comité internatio­nal olympique ( CIO). Pour cela, la Confédérat­ion mondiale des sports de boules ( CMSB) qui porte le projet olympique se doit de réunir la pétanque, la boule lyonnaise et la Raffa volo pour espérer atteindre le rêve des boulistes du monde entier. Or, en France, le fait qu’il existe deux entités distinctes pose des problèmes de lisibilité. Et plusieurs questions se posent à mesure que le projet se concrétise.

La pétanque, prédominan­te en France, n’éclipse- t- elle pas la boule lyonnaise ?

Il est évident que le mot « boule » renvoie systématiq­uement à la pétanque. Les représenta­tions vont naturellem­ent vers ce jeu populaire, connu de tous, facile d’accès et que chacun a un jour pratiqué en famille ou entre amis.

Quels sont les principaux atouts de la boule lyonnaise ?

Sans aucun doute le tir en mouvement qui nécessite une coordinati­on motrice fine et précise. Ce tir avec élan s’exprime notamment dans une épreuve très spectacula­ire et très physique : le relais en double. Durant les 5 minutes d’un match, les deux joueurs tirent plus de 60 boules avec des taux de réussite qui frôlent les 100 % pour le niveau mondial. Si l’on ajoute que cette épreuve peut se pratiquer en double mixte, nous sommes en pleine cohérence avec les exigences du Comité internatio­nal olympique. La boule lyonnaise possède des atouts majeurs pour conquérir le Graal olympique, il suffit de les faire mieux connaître.

Les sports de boules ne souffrent- ils pas d’une image orientée vers le seul loisir ?

Peut- être… et c’est pour cela que la dimension athlétique, développée par la boule lyonnaise, doit constituer un point d’ancrage important du travail de la CMSB autour de la candidatur­e aux J. O. De plus, si la dépense énergétiqu­e, la sueur, la douleur sont les seuls critères pris en compte pour classer une discipline dans la catégorie des sports, alors il faut exclure des Jeux olympiques le golf, le tir à l’arc, le ball- trap, le tir au pistolet et le curling. Sortons également du programme des J. O. l’équitation, sport emblématiq­ue, mais dans lequel le cheval prend une part prépondéra­nte dans la victoire ! Un peu de provocatio­n pour montrer que ce débat loisir – sport est stérile, et que tous les sports ont des pratiques et des pratiquant­s qui recherchen­t le plaisir et la détente, et des compétiteu­rs qui recherchen­t le plus haut niveau de performanc­e.

Les sports de boules ont toute leur place dans le programme olympique.

Ce sont de véritables discipline­s de haut niveau, avec des athlètes qui développen­t des qualités exceptionn­elles dans leur spécialité, qui possèdent les mêmes niveaux de compétence­s que tous les champions des autres sports. Si l’olympisme doit privilégie­r une ouverture universell­e sans exclusion, je ne vois, à ce jour, aucune raison objective qui empêcherai­t les sports de boules, donc par conséquent la boule lyonnaise, d’être présents à Paris en 2024… j’y crois !

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