La Tribune de Lyon

C’est pas du Bergman. Death Wish, d’Eli Roth

- C’EST PAS DU BERGMAN • FRANÇOIS MAILHES

Paul Kersey ( Bruce Willis) mène une vie

parfaite. La journée, il semble heureux de découper des gens à Chicago ( il est chirurgien urgentiste comme dans Dr House). Il a une jolie maison avec cuisine équipée, une gentille famille dont la fille vient d’être acceptée à l’université. Seulement, un soir, alors qu’il extrait une balle d’un truand – son quotidien – des cambrioleu­rs tuent sa femme. Sa fille n’est guère en meilleur état : elle passe la majorité du film dans le coma. Ce qui décevra les fans du mannequin Camila Morrone, interprète énergique de Jordan Kersey lorsqu’elle est réveillée. Paul Kersey estime que la police met trop de temps à mener l’enquête. Dans ces cas- là, en France, on râle. Aux États- Unis, on se procure une arme comme tout bon citoyen respectabl­e, dans le respect de Dieu, de la communauté et du deuxième amendement de la Constituti­on. Le chirurgien, déguisé en porteur de survêt’ à capuche ( soit en jeune), commence à abattre des voyous la nuit parce qu’ils ont un comporteme­nt peu correct ( notamment à l’égard des femmes) et surtout une sale gueule. On a déjà vu cela quelque part. En effet, Death Wish est le remake approximat­if d’Un Justicier dans la ville, avec Charles Bronson. L’honnête citoyen plissait les yeux, et paf ! Il faisait un carnage dans la pègre. La critique gauchiste le traitait de nazi. Cette version est plus politiquem­ent correcte. Si le héros n’hésite pas à écraser la tête d’un malfrat avec une voiture, ce qui reste raisonnabl­e, on ne le voit jamais fumer, alors que des cartouches de Marlboro emplissent sa chambre. Il y a un fond moral. Death Wish,

d’Eli Roth. Genre : thérapie par les armes. États- Unis. 1 h 49. Avec Bruce Willis, Vincent d’Onofrio, Elisabeth Shue, Camila Morrone, Dean Norris…

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