La Tribune de Lyon

Tendances À table. Nosch : beaucoup mieux que la cantoche

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Il est amusant de rencontrer un restaurant se référant à ce

moment scolaire particulie­r, que les génies pédagogiqu­es nomment « pause méridienne » , plus connu sous le nom de cantine. Sachant que pour de nombreuses génération­s nées au XXe siècle, elle représente l’expérience culinaire la plus déprimante de l’existence ( on n’a pas testé la prison), à base de feuilletés aux saucisses, cordons bleus, épinards à la crème, systématiq­uement trop cuits, humiliés par des soutiers dont le quart d’heure de gloire n’advenait que le jour des frites — même molles. Sympat- osch. Fort heureuseme­nt, Nosch, qui se dit cantine ( à midi) et comptoir ( le soir), en est resté au concept amusant. On y déjeune de façon assez simple ( c’est le principe), mais bien cuisinée, avec ce fil rouge indispensa­ble pour les cordons bleus que l’on appelle le goût. La jeune patronne, Noémie Schmider ( dont Nosch est la contractio­n) s’est fait Bocuse ( l’Institut). On s’est retrouvé, en plat du jour, avec un « sandwich club » . Un snack ! Le « club » est un faux ami, un exercice de style pas simplounet. Celui- ci, accastillé d’un bon jambon, d’un bon assaisonne­ment et d’une croustille parfaite était particuliè­rement abouti, du niveau de celui du Train bleu, gare de Lyon. Le « haché du boucher » de notre voisin de table ne jouait pas à la portion infantile et s’accompagna­it d’une agréable mitraille de petites pommes de terre sautées, quasi confites. La carte courte de midi s’alimente aussi de carpaccio de boeuf, fenouil et parmesan, de foccacia au speck, tomates séchées et roquette, d’un poisson du jour ( et pas seulement le vendredi), de raviolis à la ricotta et aux épinards, de tiramisu aux spéculoos et de brioche perdue. On pourra regimber sur l’orthodoxie de l’oeuf « mimosa » , plus mayo que mimosa ( mais réussi) et les tarifs un peu en haut de l’échelle pour une cantine. En revanche, la déco de bistrot léchée, l’accueil bienvenue- à- la- maison, la jolie sélection de vins au verre, la terrasse animée ( ce n’est pas un poncif, on a l’impression que la plupart des clients se connaissen­t alors que l’établissem­ent vient à peine d’ouvrir) et la cour intérieure militent pour une fréquentat­ion régulière. Tout comme un retour un soir, au comptoir, pour tester le saucisson brioché à partager et la sole meunière.

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Noémie Schmider, Romane Musel et Clothilde Vazeille.

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