Collomb à Beauvau et en même temps à Lyon, c’était si prévisible
Gérard Collomb affirmait la semaine dernière dans nos colonnes que le ministère de l’Intérieur était avant tout pour lui, « le ministère de l’imprévu » .
Pourtant, un an tout juste après sa nomination place Beauvau, tout s’est en fait passé comme prévu pour l’ancien maire de Lyon. Les Lyonnais étaient conscients lors du passage de témoin à ses deux successeurs à l’Hôtel de Ville et à la Métropole que le premier flic de France aurait beaucoup de mal à couper le cordon avec sa ville : ça n’a pas loupé. Malgré une actualité extrêmement chargée pour lui ( attentats terroristes, loi Asile et immigration, fronde sociale…), Collomb a en effet passé une grande partie de sa première année de ministre à revenir à Lyon. « Ma famille habite toujours ici et je ne me
désintéresserai jamais de Lyon » , se défend aujourd’hui celui qui a dirigé la ille pendant 16 ans. Sauf qu’il y a désintérêt et désintérêt. Nos confrères de France 2 ont fait le calcul : depuis son arrivé au ministère le 17 mai 2017, Collomb aurait effectué 27 % de ses déplacements ministériels entre Rhône et Saône. Ce qui est énorme. Inauguration de l’Hôtel- Dieu, matches de l’OL au Groupama Stadium, réunions politiques secrètes avec son ancienne majorité, ou encore plus récemment avec les « petits maires » centristes du groupe Synergie- Avenir très remontés contre le mode électoral des prochaines élections métropolitaines. Le ministre de l’Intérieur a occupé l’espace public dans sa ville comme aucun autre ministre du gouvernement n’a osé le faire sur ses terres électorales. Des allers- retours stratégiques entre Lyon et la capitale dans le but de préparer sa réélection pour les élections municipales de 2020 ? Même son entourage commence à ne plus pouvoir véritablement démentir. C’était tellement prévisible…