La Tribune de Lyon

L’édito de François Sapy

- FRANÇOIS SAPY, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Notre rédacteur en chef Antoine Comte a pu rencontrer Gérard Collomb dans son nouveau fief de Beauvau. Et, malheureus­ement, son entretien avec le ministre de l’Intérieur confirme mes craintes : Gérard Collomb envisage de se représente­r en 2020.

C’est clair comme du cristal de roche :

le doute qu’il laisse planer montre qu’il n’a pas renoncé. Ce fin stratège politique se garde bien d’affirmer ou de confirmer quoi que ce soit, bien sûr. Il ne dit pas qu’il ira, mais il ne dit pas non plus qu’il n’ira pas… Or, s’il ne voulait pas y aller, il le dirait. CQFD: c’est donc qu’il veut y aller et qu’il attend le bon moment pour le dire.

Le problème n’est pas tellement que Collomb revienne :

on lui sait gré d’avoir fait changer Lyon de dimension en trois mandats. S’il revenait, ce serait peut- être une bonne chose. Non, le vrai souci, c’est qu’en attendant qu’on sache, il ne se passe plus rien. La Métropole est une collectivi­té toute neuve ( rappelons qu’elle a été créée en 2015) et tout semble paralysé en attendant le retour — ou non — du « papa » .

On imagine le stress chez David Kimelfeld

— président de la Métropole — ou Georges Képénékian — maire de Lyon —, qui ne savent toujours pas s’ils vont perdre leur job dans deux ans… Sans l’inattendue surprise Macron, voilà ce qui aurait dû se passer : en 2020, Collomb laissait la place à Kimelfeld à la Ville de Lyon en se gardant la Métropole. Son départ au ministère de l’Intérieur a tout chamboulé.

Le fidèle Georges Képénékian s’est installé à la mairie, l’ambitieux Kimelfeld a posé ses valises à la Métropole…

Et désormais, tous attendent, angoissés, les élections de 2020 et le jeu de chaises musicales qui va les accompagne­r. Deux hypothèses : 1. Collomb revient et se présente à la Métropole, renvoyant ainsi Kimelfeld à la mairie et Képénékian dans ses foyers. 2. Collomb ne revient pas et Kimelfeld reste à la Métropole, ainsi que Képénékian à la mairie.

Dans les services et sur le terrain, on enrage contre cette situation qui bloque toute initiative.

Comment lancer des projets ambitieux, notamment à la Métropole, alors que l’horizon n’est que de deux ans et que plane, de surcroît, l’ombre tutélaire de Collomb ? Impossible. Collomb n’aurait jamais lancé la Confluence, ni les berges du Rhône, s’il avait été dans cette situation. Si l’on veut que notre ville continue à se transforme­r, il nous faut donc savoir, et vite, ce que va faire le ministre de l’Intérieur en 2020.

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