Courrier des lecteurs
Suite au dossier « Les ratés de la Confluence » de notre journaliste David Gossart ( TdL n° 649), nous publions la réaction du vice- président de la Métropole à l’Urbanisme, Michel Le Faou :
Ce ne sont pas des « ratés de la Confluence » publié dans votre n° 649 dont il faudrait parler, mais de la modernité assumée et réussie de ce quartier, devenu le symbole même de l’image de la métamorphose de Lyon. Je prends donc la plume pour parler d’un pari réussi et m’insurger contre ceux qui font des amalgames de circonstances entre problèmes de chauffage, de sécurité et de circulation, ceux qui s’improvisent urbanistes et celui qui critique mais qui est le premier à se faufiler sur les photos lors des inaugurations… Comme le démontre l’exposition des Archives municipales, le quartier est né il y a quinze ans derrière les voûtes que les Lyonnais ne franchissaient plus. Désormais, c’est le lieu de rendez- vous de tous ! Les urbanistes et les architectes prest igieux de ce chant ier majeur ont su doter Lyon de bâtiments innovants pour en faire à la fois une vitrine architecturale et le laboratoire d’une ville plus sobre en énergie. Parce qu’ils étaient expérimentaux, en avance sur les normes, certains immeubles ont fait l’objet de réglages, lors de leur mise en service, qui se poursuivent afin de trouver le point de fonctionnement le plus adéquat. Si certains habitants connaissent encore quelques désagréments, ils vont se résoudre. Il me semble que le sentiment dominant reste celui de la fierté des Lyonnais de cette réussite et d’une appartenance à un quartier fleuron de la Métropole. Nous assumons le fait que le quartier a été construit autour d’un pôle de commerces et de loisirs et de la darse, ce qui a fonctionné, car dès lors tous les investisseurs ont souhaité participer au projet. Il est inexact de parler « des petits problèmes climatiques » du pôle, puisque par essence il est composé d’espaces extérieurs ouverts ! Figure de proue d’une architecture emblématique et durable, la Confluence est devenue un vrai quartier à vivre avec de nombreux équipements publics. Le maillage a été réussi avec le quartier Perrache et Sainte- Blandine où le bâti ancien est en « éco- rénovation » . Les commerces du cours Charlemagne ont connu un vrai renouveau, passant de 88 en 2000 à 255 en 2017, soit un quasi doublement, sans compter le pôle de commerces ! La Confluence, c’est aussi un quartier « nature » avec des jardins aquatiques, une darse et bientôt « Le Champ » , aux espaces verts partiellement privatisés et donc sécurisés, autant de nouveaux lieux de promenade pour les Lyonnais. Nous sommes donc très fiers de notre Confluence dont Gérard Collomb, alors maire et président de la Métropole, a posé les pierres fondatrices. Nous allons poursuivre la phase 2 avec la même exigence. Le déclassement de l’autoroute A6- A7 ouvrira de nouvelles perspectives pour la desserte du quartier.
MICHEL LE FAOU , VICE- PRÉSIDENT DE LA MÉTROPOLE DE LYON EN CHARGE DE L’URBANISME La réponse de David Gossart :
Il est gênant de suggérer – de manière un tantinet radicale, comme le fait M. Le Faou – que c’est « de la modernité assumée et réussie de ce quartier dont il faudrait parler,
plutôt que de ses ratés » . L’un n’empêche pas l’autre : nous n’avançons aucunement que le projet est en lui- même un raté sans nuances. Nous nous sommes simplement proposés de mettre, une fois n’est pas coutume en ce qui concerne ce quartier si souvent louangé, la lumière sur ce qui a pu, et continue, de moins bien fonctionner que prévu. D’autant qu’en dehors de ce dossier précis, nous évoquons la Confluence et ses succès régulièrement et sans parti pris : autoconsommation collective, expérimentation de Navya, projet de la Halle Girard, rénovation de la halle Caoutchouc ou encore une longue interview de la responsable du musée des Confluences… Ce quartier a trouvé et trouvera encore sa place dans Tribune de Lyon, avec ou sans les esprits critiques prompts à se placer dans l’objectif des photographes, comme le maire du 2e Denis Broliquier, pour ceux qui ne l’auraient pas reconnu dans la description de M. Le Faou.
« Je prends donc la plume pour parler d’un pari réussi et m’insurger contre ceux qui s’improvisent urbanistes… »