La Tribune de Lyon

Municipale­s 2020.

Cela fait tout juste un an que Gérard Collomb a été nommé au ministère de l’Intérieur. L’occasion pour Tribune de Lyon de faire le bilan d’une année chargée pour l’ex- maire de Lyon qui a multiplié les allers- retours entre la capitale et son ancienne vil

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Comment le

ministre Collomb prépare son retour

Un accent lyonnais à couper au couteau résonne soudain dans les couloirs dorés

de l’Hôtel de Beauvau. En cette matinée ensoleillé­e du mois de mai, Gérard Collomb, qui vient de recevoir tous les préfets de France pour une réunion de travail avec le Premier ministre Édouard Philippe, prend le temps de raccompagn­er le chef du gouverneme­nt sur le perron du ministère de l’Intérieur. Fier comme un coq.

À 70 ans, le numéro deux du gouverneme­nt, qui a pris ses fonctions il y a un an presque jour pour jour, enchaîne les journées à rallonge. Après une matinée plus que chargée, il doit encore honorer plusieurs rendez- vous avant d’aller déjeuner. « Je pensais beaucoup travailler à Lyon, mais ici, c’est trois fois plus ! Le matin, je commence en général vers 8 heures et le soir je termine quand je peux. J’ai des valises complètes de dossiers que je lis chaque week

end » , lance- t- il en préambule de l’entretien qu’il nous a accordés le 15 mai dernier, dans son bureau de la place Beauvau. Pourtant, on a bien cru que cette rencontre prévue de longue date n’aurait jamais lieu. Après plus d’une heure d’attente dans un salon très Second Empire, nous recevons enfin un signe de vie. Son service communicat­ion, un peu dépassé par les événements, nous fait finalement savoir par SMS que le ministre nous recevra, mais pas plus de 20 minutes.

« Il a encore un rendez- vous avec la préfète de Corse, puis il doit préparer la séance de questions au gouverneme­nt comme chaque mardi avant enfin d’aller déjeuner avec les préfets des treize grandes

régions » , nous précise- t- on avant qu’un huissier nous conduise, pour patienter, dans un grand salon qui donne sur le jardin du ministère où quatre poules pondent chaque jour des oeufs qui sont envoyés à l’Élysée, spécialeme­nt pour Brigitte Macron.

Lion rouge et Confluence. La porte capitonnée de son bureau finit par s’ouvrir. « Alors, com

ment va ? » , lâche l’ancien maire de Lyon sourire en coin, entouré de sa conseillèr­e presse et de sa jeune plume Jonathan Guémas – qu’il a emmené à Paris comme bon nombre de ses collaborat­eurs lyonnais. Sur son bureau impeccable­ment rangé trône un lion rouge, en hommage à la ville dont il a été le premier magistrat pendant 16 ans, et une photo encadrée du quartier de la Confluence qu’il considère comme l’une des réalisatio­ns emblématiq­ues de ses trois mandats. « Je ne me désintéres­serai jamais de Lyon. Lyon, j’y ai consacré 40 ans de ma vie, donc l’avenir de cette ville continuera à m’intéresser quelles que soient mes fonctions politiques » , lance- t- il quand on le questionne sur ses nombreux allers- retours entre son ministère et Lyon, très critiqués dans la presse. Selon une enquête de nos confrères de France 2, Gérard Collomb aurait en effet effectué

27 % de ses déplacemen­ts ministérie­ls dans la région lyonnaise en un an.

Ubiquité lyonnaise. Mais cette omniprésen­ce à Lyon, l’intéressé l’assume totalement. « Il se trouve que je continue à habiter Lyon, que ma famille y vit et que mes filles y sont scolarisée­s. Donc, quand je passe un week- end à Lyon, si je peux aussi en profiter pour faire

une visite ministérie­lle, je le fais » , lâche- t- il, pas peu fier d’avoir fait ses courses rue de la République et à la Confluence avec ses deux filles, le week- end du 8- Mai. Une semaine encore très lyonnaise au cours de laquelle il aura surtout organisé une réunion politique en urgence avec les « petits

maires » centristes. En effet, ces élus du groupe Synergie- Avenir le pressent de revoir le mode électoral des élections métropolit­aines de 2020 afin de conserver leurs sièges à la Métropole ( voir p. 17). Des réunions politiques tenues secrètes – à l’image de celle où il avait rassemblé son ancienne majorité municipale à l’Hôtel de Ville il y a quelques mois – qui en disent long sur ses intentions pour 2020 à Lyon. Mais cette ubiquité lyonnaise « ne choque pas » son entourage, qui y voit plutôt un élu qui souhaite avant tout garder les pieds sur Terre. « Gaston Def ferre était lui aussi tout le temps à Marseille. Vous savez, un ministre ne vit pas dans sa bulle et n’est pas en apesanteur. C’est normal que Gérard revienne souvent sur ses terres » , confie son épouse Caroline, dont le nom circule aussi avec insistance pour reprendre la Ville de Lyon en 2020. « Tout le monde parle beaucoup, mais personne ne sait rien sur 2020. Franchemen­t, il aurait vraiment tort de se priver de revenir à Lyon alors que rien n’est acté » , le défend pour sa part David Kimelfeld, qui

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