La Tribune de Lyon

Rien ne va plus entre Collomb et les « petits maires »

- ANTOINE COMTE

L

e 8 mai dernier, Gérard Collomb ne s’est pas uniquement déplacé à Lyon pour accuei l l i r le pr ince

Charles. Selon les informatio­ns de notre site Saladelyon­naise. com, le ministre de l’Intérieur a dîné à l’Hermitage ( Saint- Cyrau- Mont- d’Or) avec les élus du groupe politique de centre- droit Synergie- Avenir qui lui avaient permis d’être réélu à la Métropole en 2014. Problème : ces édiles des communes des monts d’Or et autres villes du nord de Lyon ( Neuville- sur- Saône), ou du sud ( Saint- Fons), demandent aujourd’hui à Collomb de revoir le mode électoral pour les prochaines élect ions mét ropol itaines de 2020. Ces « pet its maires » redoutent en effet que ce nouveau mode de scrutin au suffrage universel direct supprime des sièges pour certains élus du groupe. « Collomb leur a dit que leur demande était anticonsti­tutionnell­e. En gros, il leur a fait comprendre qu’il s’était servi d’eux en 2014 et leur a dit que pour 2020, ils étaient soit avec lui, soit contre » , explique un élu qui a eu un résumé très précis de ce dîner houleux. Si des Synergie comme Max Vincent, le maire de Limonest ou Jean- Paul Colin, le maire d’Albiny, étaient présents, Marc Grivel, le président du groupe Synergie et maire de Saint- Cyr, a pris la parole. « On a décidé de ne pas lâcher, parce que si nous n’obtenons pas gain de cause, nous en tirerons les conséquenc­es » , menace celui qui est aussi premier vice- président à la Métropole de David Kimelfeld, le successeur de Collomb. Scénario de sortie. Une position délicate pour Marc Grivel, qui a demandé que le ministre leur donne une réponse définitive avant fin juin. « Nous ne sommes pas arrivés à un accord avec Gérard Collomb, mais nous continuons à travailler. Après, je demande que les experts qui l’entourent nous démontrent en quoi notre demande est anticonsti­tutionnell­e. Moi, tant qu’on ne me l’aura pas prouvé, je n’y croirai pas… » , peste Grivel. Reste à savoir si ce dernier et les élus de son groupe finiront par quitter la majorité à la Métropole s’ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent. Une scission qui pourrait alors fragiliser la majorité métropolit­aine, mais à laquelle son patron, David Kimelfeld, ne croit pas. « Même si je ne minimise pas leur demande, je ne suis pas du tout inquiet pour la suite. C’est normal qu’il y ait des divergence­s. Il faut simplement trouver un scénario de sortie qui reste dans le cadre de la Constituti­on » , tempère- t- il. Le mois de juin r isque d’être explosif du côté de la Métropole.

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David Kimelfeld, qui était présent au dîner organisé début mai entre Gérard Collomb et les élus Synergie, assure avoir insisté auprès du ministre afi n que la rencontre ait lieu.

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