Gueule de bois
Un soir, Marlène rentre alcoolisée et se jette dans le lit de sa fille. Scène surprenante mais banale pour cette mère à la dérive. Elle ne cesse de rappeler à son enfant à quel point el le ne peut pas foirer l’événement du lendemain. Car ce jour, elle va se marier, essayer de trouver un semblant de stabi l ité. Récit sur l’abandon et la nécessité d’être aimé, Gueule d’ange est une première oeuvre colorée et puissante, où le kitsch des décors n’est que le reflet de la vision « strass et paillettes » des protagonistes.
Rôle modèle bancal Si ce premier film séduit par le contraste entre l’explosion visuelle de kitsch et d’extravagance, et la pudeur avec laquelle la néo- cinéaste esquisse les sentiments de ses personnages, on ne peut pas en dire autant d’une mise en scène « clipesque » , renchérissant systémat iquement ses ef fets, et de l’interprétation un peu trop forcée de Mar ion Cot i l lard, sans doute un peu trop livrée à elle- même. Le basculement final de l’histoire finit de tuer dans l’oeuf une première partie plutôt convaincante. À voir éventuellement pour la jeune comédienne Ayline Aksoy- Etaix, qui brille de mille feux. Dans sa quête de repères, où son comportement tend naturellement à imiter celui de sa génitrice, la gamine bouleverse par son désir primaire d’être considérée. Et des seconds rôles intéressants ( Alban Lenoir en particulier), malgré les errances de ce mélodrame, encore plus fragile que ses personnages.