La Tribune de Lyon

Le coin du droit. La sous- traitance : intérêts et dangers à éviter

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La sous- traitance est l’opération par laquelle un entreprene­ur principal confie, sous sa responsabi­lité, à un autre – le « sous- traitant » – l’exécution de tout ou d’une partie d’un contrat d’entreprise ou d’un marché public conclu avec un client « maître de l’ouvrage » .

Comment expliquer le succès de la sous- traitance ?

Parce qu’el le répond aux exigences d’adaptabili­té et de réactivité des entreprise­s. L’entreprise principale peut y recourir en cas de pic d’activité mais aussi pour proposer davantage de services, y compris hors de son domaine de compétence, et sans avoir pour autant à faire les investisse­ments matériels et humains correspond­ants. Le sous- traitant, pour sa part, peut se concentrer sur son coeur d’activité et n’a pas à chercher le client final. S’il parvient à créer un partenaria­t avec l’entreprise principale, il peut, en outre, s’assurer une activité récurrente et donc une certaine stabilité appréciabl­e. Le client maître de l’ouvrage évite enfin de devoir multiplier les nterlocute­urs.

La sous- traitance est- elle réglementé­e ?

Oui. La loi relative à la sous- traitance date de 1975 et a été modifiée plusieurs fois depuis. Elle est globalemen­t protectric­e du sous- traitant, du moins si celui- ci a été accepté et ses conditions de paiement agréées par le maître de l’ouvrage. La loi traite notamment de son paiement direct ( dans le cadre de certains marchés publics) et de son action directe ( en cas de défaillanc­e de l’entreprene­ur principal, pour les autres marchés) par ou contre le maître de l’ouvrage. Elle impose également à l’entreprene­ur principal ( hors cas de paiement direct) de fournir à son sous- traitant, à peine de nullité, une caution bancaire ou une délégation de paiement du maître de l’ouvrage.

Quels conseils donner à un chef d’entreprise qui souhaite recourir à la sous- traitance ?

Des conseils de bon sens. L’entreprene­ur principal sera légalement responsabl­e de ses sous- traitants vis- à- vis du maître de l’ouvrage. Il devrait donc les choisir avec vigilance et solliciter la communicat­ion de leurs attestatio­ns d’assurance. Il est, en outre, important de veiller à l’indépendan­ce des sous- traitants dans l’exécution de leurs travaux afin d’éviter une requalific­ation en contrat de travail ou des accusation­s de prêt illicite de main- d’oeuvre et de délit de marchandag­e. Il importe pareilleme­nt de s’assurer de l’agrément des sous- traitants par le maître de l’ouvrage et, le cas échéant, de la fourniture d’une des garanties de paiement précitées. PROPOS RECUEILLIS PAR RODOLPHE KOLLER

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