C’est pas du Bergman.
Sans un bruit, de John Krasinski
Il n’y aura plus de chômage en 2019. Les humains ont été décimés par de grosses bêtes d’origine indéterminée. On soupçonne une provenance extraterrestre, vu le physique : elles constituent un intermédiaire entre l’humanoïde gluant et le crustacé. Le seul moyen de leur échapper est de ne pas faire de bruit, car si elles sont aveugles et dépourvues d’oreilles, elles ont l’ouïe particulièrement développée. Il suffit d’éternuer pour se considérer comme mort. La famille Abbott réussit à survivre dans une ferme, en parlant la langue des signes et en marchant sur la pointe des pieds. Mais voilà, Madame Abbott, enceinte, ne va pas tarder à accoucher. Et quel est le premier réflexe d’un bébé en venant au monde ? Il crie… Ce film de genre est assez malin. En créant une contrainte radicale, il produit un suspense à part, tout en procurant pas mal de temps libre au dialoguiste. L’idée de « ta gueule ou t’es mort » avait déjà été exploitée dans Don’t breathe, la maison des
ténèbres, où un aveugle armé pourchasse de jeunes cambrioleurs. Mais dans ce cas, une sorte de famille Ingalls contre des homards géants, il faut vivre à jamais en marchant pieds nus ( et comme par hasard il y a un gros clou qui dépasse dans les escaliers), gérer toux et flatulences intempestives, sous menace d’une espérance de vie réduite à quelques minutes. Reste quelques mystères. D’où provient l’électricité de la maison éclairée comme à Noël ? Pourquoi ne pas attaquer les bêtes par agression sonore ? Il y a fort à parier que Maître Gims couplé à une bonne sono les renvoyait direct dans leur plateau de fruits de mer d’origine.
Sans un bruit, de John Krasinski. Genre : fin du monde en silence. États- Unis. 1 h 30. Avec Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simmonds, Noah Jupe…