Mon déjeuner avec Myriam Picot
Elle ne voyage pas en voiture avec chauffeur, contrairement à certain( e) s de ses homologues,
plutôt en transports en commun, « plus cool » , avec « le souci de
l’environnement » . Femme de la génération 68, réputée froide et cassante, elle a cependant toujours essayé de mettre en accords ses actes et ses idées. Elle n’aime pas se montrer et repartir à un meeting comme nombre de ses collègues, elle préfère rester pour débattre des sujets de fond. Myriam Picot est une femme de terrain, indépendante, engagée, qui a connu le féminisme
« pratiquement à ses débuts » . Aucun chichi chez elle, une belle allure et des convictions. Si son discours s’encombre un peu parfois de technocratie, c’est parce qu’elle connaît très bien ses dossiers, et a pris le temps d’écouter. Elle reconnaît elle- même que ça a pu lui faire perdre un peu de temps, mais elle a toujours aimé les choses concrètes, peu sensible à la
« rhétorique ou à la spiritualité » .
Les pieds sur terre En fait, elle garde un esprit sportif, avec le réalisme et le lien social qui va avec. D’où son action à la Culture à la Métropole, loin des paillettes et plus près de la vie quotidienne de celles et ceux qui en ont le plus besoin. Comme elle l’a toujours fait au niveau du 7e arrondissement dont elle est maire. Si elle s’est toujours battue pour l’égalité des
droits et la place des femmes à tous les échelons de la société, elle reste méfiante du milieu politicien. « Je suis entrée en politique avec la parité. Mais ce n’est pas gagné pour autant : les femmes ne font pas forcément partie de la garde rapprochée des
présidents » , s’amuse- t- elle. Si elle est passionnée par sa nouvelle tâche, elle garde aussi une place pour son « autre
engagement » : la montagne, où elle part souvent se ressourcer, quitte à laisser ses dossiers à son équipe, en qui elle a toute confiance. Une femme qui garde les pieds sur terre, et considère le service public avec honnêteté, de plain- pied au milieu de ses concitoyens.