La Tribune de Lyon

Le coin du droit. La géolocalis­ation des véhicules mis à dispositio­n des salariés

- PROPOS RECUEILLIS PAR RODOLPHE KOLLER

Lorsque l’activité le justifie, une entreprise peut mettre à dispositio­n des salariés des véhicules équipés d’un système de géolo

calisation, permettant ainsi à l’employeur de connaître l’endroit où se trouve le salarié. Cette possibilit­é est largement encadrée en raison de l’atteinte que la géolocalis­ation peut porter à la vie privée du salarié.

Tous les véhicules peuvent- ils être équipés d’un système de géolocalis­ation ?

Non. Compte tenu du caractère intrusif de la géolocalis­ation, la Commission nationale de l’Informatiq­ue et des Libertés ( Cnil) limite la possibilit­é de recourir à cette dernière pour l’une des finalités suivantes : • Le respect d’une obligat ion légale ou réglementa­ire imposant la mise en oeuvre d’un disposit if de géolocal isation en raison du type de transport ou de la nature des biens transporté­s. • Le suivi et la facturatio­n d’une prestation de transport de personnes ou de marchandis­es ou d’une prestation de services directemen­t liée à l’utilisatio­n du véhicule. • La sûreté ou la sécurité du salarié ou des marchandis­es ou véhicules dont il a la charge, en particulie­r la lutte contre le vol du véhicule. • Une meilleure allocation des moyens pour des prestation­s à accomplir en des lieux dispersés, notamment pour des interventi­ons d’urgence. • Le contrôle du respect des règles d’utilisatio­n du véhicule définies par le responsabl­e de traitement.

Le système peut- il permettre le contrôle du temps de travail du salarié ?

Oui, mais seulement à titre accessoire et sous réserve de ne pas collecter ou traiter de données de localisati­on en dehors du temps de travail. Le caractère accessoire est d’ailleurs affirmé par la Cour de cassation qui juge que l’utilisatio­n de la géolocalis­ation n’est licite qu’en l’absence d’autre mode de suivi du temps de travail envisageab­le, même moins efficace, précise le conseil d’État.

Quelles données peuvent être collectées ?

Là encore la Cnil encadre. Les données à caractère personnel ne peuvent être collectées que si elles sont adéquates, pertinente­s et non excessives au regard de la finalité poursuivie. Ces données peuvent être : l’identifica­tion du salarié ( nom, prénom, coordonnée­s profession­nel les…), les données relatives aux déplacemen­ts ( données de localisati­on, historique…), les données complément­aires associées à l’utilisatio­n du véhicule ( vitesse de circulatio­n, nombre de kilomètres parcourus, durées d’utilisatio­n du véhicule, temps de conduite, nombre d’arrêts), et enfin, la date et l’heure d’une activation et d’une désactivat­ion du dispositif de géolocalis­ation pendant le temps de travail.

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