La Tribune de Lyon

L’édito de François Sapy

- FRANÇOIS SAPY, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

O n a beau tout faire pour essayer d’échapper à l’emballemen­t médiatique, à cette « affaire d’été » — bien plus qu’une affaire d’État… — de Benalla, on y est sans cesse ramené et je me sens presque obligé d’en parler. Je ne reviendrai pas sur l’affaire Benalla proprement dite, qui mouille toute une série de caciques lyonnais ( l’ancien maire et président de la métropole, l’ancien préfet de Lyon, l’ancien directeur de cabinet de Collomb, etc. Il ne manque que Mercier, et peutêtre va- t- on découvrir qu’il a pris part à l’affaire !). Parce que tout a été dit, redit, reredit. En revanche, cette affaire, comme toutes les autres,

nous ramène immédiatem­ent à la situation politique cocasse de notre métropole. Cette situation d’attente insupporta­ble : au moindre soubresaut, on annonce le retour de Gérard Collomb et on dit, à tort ou à raison, que le fils prodigue va revenir, balayant d’un revers de la main l’action du président — soi- disant intérimair­e — de la Métropole David Kimelfeld et de son compère Georges Képénékian, maire de Lyon. On imagine l’angoisse pour ces deux dirigeants clés et les lourdeurs qui en découlent. Les chaînes de décision sont ralenties, l’ombre tutélaire de Collomb empêche les deux « K » de lancer des projets majeurs. Il ne faudrait pas que lesdits projets déplaisent à monsieur le Ministre, lequel bénéficie d’une caisse de résonance incroyable de par sa position de numéro deux du gouverneme­nt ( voir sur ce sujet la chronique d’Antoine Comte, page 6). Je ne suis ni pour, ni contre, le retour de Collomb, bien au contraire ! Je trouve que le procès fait à l’âge est un peu ridicule : on a vu des vieux très jeunes ( Raymond Barre par exemple) et des jeunes très vieux dans leur tête ( les exemples sont trop nombreux pour que je les cite ici). Bref, si Collomb veut revenir, il peut tout à fait le faire à mes yeux mais il est désormais temps de le dire aux Lyonnais. En politique, le timing est essentiel

et il ne faut jamais s’annoncer trop tôt, sous peine d’être atomisé par les coups bas de ses concurrent­s. Collomb, qui d’ores et déjà créé une associatio­n de soutien signifiant de façon quasi certaine qu’il va revenir candidater d’une manière ou d’une autre aux élections de 2020, doit oublier cette contrainte politique pour penser avant tout à l’avenir de notre territoire. Il doit donc dire sans ambiguïté s’il reviendra, ou non, en 2020. S’il ne le dit pas, ce sera forcément trois ans de perdu pour Lyon.

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