Une coiffe. Le visage osseux. L’oeil droit injecté de sang. Sur les lèvres, une cicatrice. Joseph Vacher n’a pas un physique des plus rassurants. Et c’est peu dire. La dizaine de crimes qu’i l a reconnue 20 ans plus tard auprès du juge Émile Fourquet ont été d’une sauvagerie que les mots ne suffiraient pas à décrire. Toutefois, ce criminel originaire de l’Isère et rapidement surnommé « Jack l’éventreur du Sud- Est » ou « le tueur ( ou évent reur) de bergers » ne sera condamné en 1898 que pour un seul meurtre, celui du jeune Victor Portalier, commis à Bénonces en août 1895 avec le même rituel qu’il imposait à chacune de ses victimes : égorger, éventrer, mutiler et violer post mortem… Évolution des techniques d’enquête. Les techniques d’enquête étaient limitées à l’époque, mais certaines méthodes ont évolué lors de cette af faire. Suite à l’assassinat d’August ine Mor tureux en mai 1895, quelques mois avant le crime de Portalier, le procureur Fonfrède établit en ef fet la toute première ébauche des crimes sériels. Quatre meurtres simi laires, comprenant celui de Portalier, sont alors mis en relation. Le juge Fourquet sera même avec cette affaire le précurseur des méthodes modernes d’invest igation, concevant ce que le FBI amér icain dénommera plus tard « le profilage des criminels » . I l remarque trois coïncidences : des meur t res commis dans des endroit s isolés, sur des jeunes