Ils ont donné leur nom aux rues de Lyon
Rue Général Sève, quai Gailleton, allée Eugénie- Niboyet… Nombreuses sont les rues de Lyon à porter des noms de Lyonnais qui ont fait avancer la grande Histoire. Mais mis à part Édouard Herriot ou Louis Pradel, qui connaît le destin de ces personnes qui ont réellement existé ? Voici dix Lyonnais célèbres à leur époque et presque oublié de nos jours, qui méritent d’être rappelés à nos mémoires. RUE GÉNÉRAL SÈVE, Lyon 1er JOSEPH SÈVE — 1788- 1860 Le soldat devenu pacha
Joseph Sève s’est taillé un destin hors du commun, à la seule pointe de son épée. Né à Lyon da ns une fami l le de ma rchands- vignerons et de meuniers, il finira ses jours en Égypte, mondialement connu et immensément r iche. Mai s auparavant, le jeune homme a dû faire ses preuves sur les champs de bataille. À 15 ans seulement, il a déjà fait carrière dans la Marine. Il devient ensuite officier et participe à toutes les campagnes napoléoniennes, de Trafalgar à Waterloo. À 27 ans, il part pour l’Égypte et entre au service du roi comme instructeur en chef de l’armée, qu’il organise sur le modèle napoléonien. Converti à l’islam, il se fait appeler Soliman, participe à plusieurs batailles et finit par être élevé au titre de Pacha. Mieux, il aura parmi ses descendants un souverain égyptien : son arrière- petite- fille, la belle Nazli, épousera le roi Fouad et donnera naissance à Farouk, le dernier roi d’Égypte. Située sur les pentes de la Croix- Rousse, la rue Général- Sève débute au croisement des rues Pouteau et Jean- Baptiste- Say pour se terminer par un escalier qui descend sur la place Colbert.
RUE LEMOT — Lyon 1er FRANÇOIS- FRÉDÉRIC LEMOT — 1771- 1827 Le sculpteur des grands hommes
François- Frédéric Lemot, ce nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, cet artiste lyonnais a réalisé la statue la plus célèbre de Lyon : trônant fièrement en plein milieu de la place Bellecour, son Louis X IV est pris en photo par les touristes du monde ent ier. Né à Lyon le 4 novembre 1771, ce fils de simple charpentier a connu une ascension sociale fulgurante. Très tôt , le jeune Françoi sFrédéric présente des aptitudes exceptionnelles pour le dessin. À tel point qu’à ses douze ans, son père décide de déménager à Paris pour lui faire suivre des études d’arts. Il a seulement 19 ans lorsqu’il remporte le grand prix de sculpture de l’Académie royale, ce qui lui vaudra d’être présenté à Marie- Antoinette. Devenu sous l’Empire le protégé de Napoléon Bonaparte, le sculpteur réal ise diverses statues et bas- rel iefs pour le Louvre ou de grandes institutions, comme l’Assemblée nationale, avant de se voir nommé professeur aux Beaux- arts de Paris. Si Lemot a travaillé d’arrache- pieds toute sa vie, laissant de nombreuses oeuvres derrière lui, ses deux plus grandes