La Tribune de Lyon

L’édito de François Sapy

- FRANÇOIS SAPY, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION

Les deux sujets semblent n’avoir aucun lien. Et pourtant, ils sont étroitemen­t liés : si le Medef ne se réforme pas, comme le souhaite son nouveau vice- président lyonnais Patrick Martin ( voir page 11), cela deviendra une organisati­on hors sol et jamais un bouillant patron de start- up comme Christophe Sapet ( voir page 25) n’adhérera à ce « machin » .

Car le Medef est encore une organisati­on politique de l’ancien temps, du moins au niveau parisien.

Le Medef ne cesse de dire qu’il représente beaucoup les PME, mais son image nationale reste durablemen­t entachée par la présidence de personnes qui semblent surgies d’une autre époque, telles que le baron Seillière, ancien maître des Forges ou plus récemment Pierre Gattaz, pourtant PDG d’une ETI ( Entreprise de taille intermédia­ire).

Il y a vingt ans, le Medef lyonnais était de la même veine.

À l’époque, son secrétaire général Yves Benoît- Cattin prenait quasiment des gants pour vous serrer la main. Mais depuis, il a réussi son aggiorname­nto . Son patron local, Laurent Fiard, est un chef d’entreprise dynamique qui semble rechercher le consensus et qui ne se complaît pas dans le rabâchage permanent de la lutte des classes.

Désormais, Patrick Martin semble vouloir porter ce message lyonnais au niveau national.

Il veut donner une image moins vindicativ­e du Medef. Et, du coup, je parie que beaucoup de chefs d’entreprise modernes sauront s’y retrouver. Ceux qui veulent construire. Ceux qui pensent que la révolution numérique en cours bouleverse les équilibres et les pouvoirs. Que la guerre capitaltra­vail, moteur de l’histoire si complaisam­ment étalée par le Medef ( et la CGT ou FO qui le lui rendent bien), n’est plus vécue de la même façon par les jeunes entreprene­urs et les salariés engagés.

Bien entendu, le Medef restera toujours une organisati­on politique au sens premier du terme.

Qu’un Patrick Martin souhaite mettre à jour ce discours pour l’adapter aux temps présents permettra certaineme­nt à des entreprene­urs inspirants tels que Christophe Sapet de s’y retrouver. S’il ne réussit pas son pari, le Medef va très vite manquer d’adhérents et disparaîtr­e.

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