La Tribune de Lyon

Le coin du droit. Avantages et spécifi cités de la rupture convention­nelle

- PROPOS RECUEILLIS PAR RODOLPHE KOLLER

Selon le service des statistiqu­es du ministère du Travail, 215 775 ruptures convention­nelles ont été homologuée­s pour le 1er semestre 2018. La publicatio­n de ces résultats permet de faire un point sur ce mode de rupture amiable du contrat de travail dont le succès est constant et incontesta­ble. Quel est le cadre de la rupture amiable de contrat ?

À titre préliminai­re, il convient de souligner que seuls les salariés titulaires d’un CDI sont susceptibl­es de bénéficier d’une rupture convention­nelle. Les titulaires de CDD, contrats d’intérim etc. ne sont donc pas éligibles à ce mode de rupture. Par ailleurs, toute rupture amiable d’un CDI effectuée en dehors du cadre légal de la rupture convention­nelle encourt un risque de requalific­ation en licencieme­nt sans cause réelle et sérieuse.

Quelles sont les marges de négociatio­n lors de la rupture ?

Si la rupture convention­nelle éteint l’obligation légale d’exécuter une période de préavis, les parties peuvent néanmoins fixer librement la date de rupture envisagée du contrat de travail, dans la seule limite du respect des délais de procédure qui s’imposent. En contrepart­ie, le salarié bénéficie d’une indemnisat­ion au moins équivalent­e au montant de l’indemnité légale de licencieme­nt dont il pourrait théoriquem­ent bénéficier au jour de la date envisagée de rupture du contrat. Les sociétés appartenan­t à des branches représenté­es par le Medef, la CPME et l’UPA sont tenues de garantir le montant le plus favorable entre l’indemnité de licencieme­nt convention­nelle ou légale. Rappelons enfin que le salarié ayant conclu une rupture convention­nelle bénéficie, le cas échéant, des allocation­s de retour à l’emploi. Un argument fort qui explique certaineme­nt la réussite de ce mode de rupture.

En quoi est- ce une procédure spécifique ?

Afin de garantir le consenteme­nt libre et éclairé des signataire­s, la formalisat­ion de la rupture convention­nelle suppose le respect d’une procédure au sein de laquel le prendront place un ou plusieurs rendez- vous entre les signataire­s, le respect d’une période de rétractati­on de 15 jours calendaire­s à compter de la signature du formulaire de rupture, puis un délai d’homologati­on de 15 jours ouvrables dont dispose l’administra­tion pour en contrôler la régularité. Attention, la rupture convention­nelle du contrat de travail d’un salarié « protégé » dépend d’une procédure dérogatoir­e.

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LOÏC LEWANDOWSK­I ET SOFIANE COLY • AVOCATS ASSOCIÉS • HOGO AVOCATS • LYON 3e

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