Éducation.
Un rassemblement pour briser l’omerta du harcèlement scolaire
Plusieurs centaines de personnes devraient se retrouver ce jeudi soir devant la gare des Brotteaux ( Lyon 6e) pour un rassemblement porté par l’associat ion lyonnaise H. U. G. O, qui souhaite devenir le fer de lance de la lutte contre le harcèlement scolaire en France. Son fondateur, Hugo Martinez, 19 ans et étudiant à Sup’ de Com, peut compter sur le soutien de la conseillère municipale du 6e, Élodie Roux de Bézieux, dont la fille Camille a subi la violence des autres élèves de son école privée pendant trois ans et demi. « Quand Camille s’est mise à parler, on a compris qu’elle gênait l’institution scolaire. Trop souvent, les parents se prennent un mur. La seule solution possible était le changement d’établissement » . Camille retrouve une sérénité perdue, mais elle doit quitter ses amis alors que celle qui la tourmentait n’est pas sanctionnée. « J’ai donc voulu entrer dans une association pour aider ces enfants. Le harcèlement est un viol intérieur, ça touche au coeur et à l’esprit. On détruit ce que vous êtes » , raconte Élodie Roux
de Bézieux. « Quand un enfant est victime de harcèlement, les profs sont désarmés. Pour Camille, la direction de l’école du quartier des Brotteaux n’a jamais prévenu le rectorat. Les directeurs d’écoles, toutes les autorités, doivent être responsabilisés : on n’a pas le droit de détruire la vie d’un enfant » , complète l’élue du 6e.
Proposition de loi. En janvier, un plan sur les violences à l’école doit être présenté par le ministre de l’Éducation nationale, à l’heure où un enfant sur dix subit un harcèlement durant sa scolarité. « Notre association est prête à travailler avec le gouvernement sur ce thème » , assure Hugo Martinez, lui-même victime de brimades dans son enfance. « Nous sommes aussi les initiateurs d’une proposition de loi qui permettrait de sanctionner les autorités éducatives lorsqu’elles ne dénoncent pas les situations de harcèlement. » Le rassemblement du 8 novembre fera office de lancement pour l’association créée en janvier. « C’est le premier rassemblement sur ce thème prévu dans la
région » , assure Hugo Martinez. Forte d’une dizaine de bénévoles, H. U. G. O espère proposer bientôt un suivi psychologique par un professionnel et aider les enfants harcelés à trouver une passion pour retrouver confiance en eux, bref : devenir un « lieu ressource » à l’aide de financements publics et privés.