Les chroniques de la rédaction
L’univers lyonnais des start- up et du numérique va encore devoir cravacher avant de remplir ses objectifs de diversité et de parité. Lors de la récente soirée annuelle de Lyon French Tech, son président Renaud Sornin l’a avoué bien
humblement : « Les diversités et les minorités, c’est un axe auquel je tiens beaucoup, car à Lyon on n’est pas très bon du tout là- dessus. Ce soir, je n’ai pas trouvé quelqu’un d’autre pour parler de cela qu’une Parisienne. Mais c’était aussi une manière de montrer qu’on veut y arriver ! » Lors de la soirée effectivement, une table ronde s’est tenue à six sur le sujet, dont Laura Medji, cofondatrice de la société Tracktor et femme de couleur. « Notre secteur du BTP est très peu digitalisé, et masculin. On a du mal à recruter des femmes, même avec de la bonne volonté ! On est 15 % dans la boîte » , se désolait- elle. Avant de reprendre et de tenter d’expliquer : « Absence de role model, absence des codes de l’entrepreneuriat chez le public ciblé, et de maillage entre le tissu de l’innovation et la diversité que l’on veut toucher. C’est pour ça que je m’engage dans des associations qui la promeuvent. » Les chiffres sont en effet alarmants : 16 % seulement de femmes dans la Tech, et… 2 % dans la Deep Tech ( innovation radicale de type blockchain, intelligence artificielle). Le nombre de filles en Tech serait même en baisse entre 2010 et 2015. Chez Hease Robotics à Villeurbanne ( le Bel- Air Camp, dans le quartier de Poudrette- Les Brosses, de l’autre côté du périph Laurent- Bonnevay), Jade Lemaitre, sa cofondatrice, est confrontée à un autre souci : la difficulté à recruter des professionnels avec 5, 8, 10 ans d’expérience. Et encore plus des femmes. « Or si je veux des femmes expérimentées, ce sont des personnes avec une vie de famille. Mais là où nous sommes, il n’y a ni crèche, ni transports. Donc si j’ai une demande : s’il vous plaît, pensez la ville aussi pour les femmes ! »