La Tribune de Lyon

Point de vue d’Olivier Vinaty : à qui profi te vraiment la réforme de la taxe de séjour ?

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OLIVIER VINATY, POUR LE COLLECTIF DES TABLES D’HÔTES LYONNAIS La taxe de séjour est réglée par les vacanciers et versée aux communes. Le club d’hôtes d’Airbnb de Lyon, rassemblan­t des particulie­rs qui accueillen­t des voyageurs chez eux via cette plateforme en ligne, s’oppose au changement du mode de calcul de cette taxe devant être appliqué dès janvier 2019. Louez une chambre ou votre logement à Lyon quelques jours sur une plateforme de location touristiqu­e comme, par exemple, Airbnb, et vous serez bientôt autant taxé que vous aviez choisi un hôtel 4 étoiles ! Vous ne rêvez pas : à partir du 1er janvier prochain, une réforme de la taxe de séjour va frapper de plein fouet, et en toute injustice, nos voyageurs. En vertu de ces nouvelles règles, un couple séjournant dans un appa r tement non c la s sé proposé par un Lyonnais devra payer jusqu’à 5,56 € de taxe de séjour par nuitée, une s omme é qui v a lente à cel le qu’i ls auraient déboursée dans un hôtel de luxe ! Le grand perdant de cette réforme inique, ce sera le pouvoir d’achat de nombreux visit e u r s , j eu ne s , f a m i l l e s , é t udiants, travailleu­rs en intérim…, tous ceux qui n’ont peut- être pas les moyens de se payer une chambre d’hôtel, mais qui seront désormais bel et bien taxés comme s’ils descendaie­nt dans un grand hôtel.

Les perdants, c’est aussi nous, les milliers de Lyonnaises

et de Lyonnais qui accueillon­s chez nous des voyageurs venus de France et d’ailleurs pour découvrir la capitale des Gaules, pour un déplacemen­t profession­nel, pour y visiter des proches ou encore subir un examen médical… Si nous louons via l’économie collaborat­ive, c’est aussi pour faire face à nos charges qui augmentent au fil des années dans cette belle ville où nous voulons pouvoir continuer à habiter. Cette solution est aujourd’hui pour nous une bouffée d’oxygène, pour certains d’entre nous c’est même devenu une nécessité : est- ce une raison pour faire reposer sur cette activité une fiscalité démesurée ? À qui profite cette décision ? Pas à nos visiteurs, pas aux Lyonnais, et pas davantage aux finances de la Ville. En l’occurence, c’est Airbnb qui col lecte automatiqu­ement la taxe de séjour à Lyon, soit plus de 640 000 € en 2017. Ce n’est pas en augmentant fortement le coût des nuits des meublés non classés type « Airbnb » que Lyon améliorera son attractivi­té et accueiller­a plus de visiteurs, bien au contraire. Ce tour de passe- passe fiscal, encouragé à Paris par les lobbys influents du secteur hôtelier, vise à tirer vers le haut les prix de la location entre particulie­rs. Cette injustice doit cesser, il en est encore temps : nous appelons donc nos représenta­nts élus, notre maire, nos parlementa­ires, à mettre fin à une injustice fiscale flagrante, et à exiger auprès du gouverneme­nt comme au Parlement un réajusteme­nt rapide du mode de calcul envisagé de la taxe de séjour pour les meublés non classés. Les hôtes lyonnais et leurs visiteurs soutiennen­t l’économie locale, soutenez- nous !

Ce tour de passe- passe fiscal, encouragé à Paris par les lobbys influents du secteur hôtelier, vise à tirer vers le haut les prix de la location entre particulie­rs.

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