La Tribune de Lyon

Décryptage de la loi faisant suite aux États généraux de l’alimentati­on

- AMÉLIE D’ARAILH • PROPOS RECUEILLIS PAR PAULINE LAMBERT

Les États généraux de l’alimentati­on prévoyaien­t la traduction législativ­e et réglementa­ire des propositio­ns validées à leur issue. C’est chose faite avec la

loi du 30 octobre 2018 « pour l’équilibre des relations commercial­es dans le secteur agricole et alimentair­e et une alimentati­on saine, durable et accessible à tous » publiée au JO le 1er novembre dernier.

Quelles sont les grandes orientatio­ns de la loi du 30 octobre 2018 ?

Cet te loi prend di f férentes mesures pour permettre aux agriculteu­rs d’avoir un revenu digne, renforcer le bien- être animal, favoriser une alimentati­on saine, sûre et durable pour tous, encadrer et cantonner les promotions et rehausser le seuil de revente à perte.

Quels éléments vient- elle ajouter au dispositif encadrant les relations fournisseu­r- distribute­ur ?

Deux éléments structuran­ts viennent s’y ajouter. D’une part, le relèvement du seuil de revente à perte des produits alimentair­es ainsi que des produits destinés à l’alimentati­on des animaux de compagnie. La loi habilite le Gouverneme­nt à prendre par ordonnance toute mesure nécessaire pour prévoir un relèvement du seuil de revente à perte de 10 % sur ces produits. En d’autres termes, un produit acheté par une enseigne à 1 euro ne pourra pas être revendu par cette même enseigne à moins de 1,10 euro. Il s’agit donc une nouvelle fois de réformer la revente à perte dont l’interdicti­on est particuliè­rement difficile à mettre en oeuvre techniquem­ent. L’autre élément structuran­t ajouté au dispositif est l’encadremen­t en valeur et en volume des promotions pratiquées sur la vente au consommate­ur de denrées alimentair­es et celles destinées à l’alimentati­on des animaux de compagnie. L’étude d’impact a souligné qu’en 2016, 28 % des promotions proposées affichaien­t un taux de remise supérieur à 40 % ( source ILEC). Les chiffres de limitation annoncés sont de 34 % en valeur et de 25 % en volume.

Quels impacts sont attendus sur les plans d’affaires ?

Les ordonnance­s sont attendues dès fin novembre. Les opérateurs craignent non seulement un bouleverse­ment des instrument­s promotionn­els déjà actés dans les plans d’af faires 2019 mais également des ef fets col latéraux majeurs sur le non- alimentair­e par le jeu de la péréquatio­n. S’agissant des bénéfices espérés en amont par les agriculteu­rs et en aval par les consommate­urs, les distribute­urs ont pris des engagement­s, mais l’on ignore s’i ls parviendro­nt à cesser la guerre des prix qui les oppose depuis tant d’années.

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