La Tribune de Lyon

À l’affi che.

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Supa Dupa, band à part

Leur mélange survitamin­é de hiphop et de jazz aux accents soul avait sérieuseme­nt réchauffé la scène de Woodstower cet été. Bonne nouvelle, le groupe lyonnais Supa Dupa vient de sortir son premier album, étonnammen­t mature pour un coup d’essai. Un groupe et des cuivres

Ils sont sept au total. Neuf si l’on compte Macy Lu et NotaBene, la chanteuse et le rappeur avec lesquels ils ont collaboré sur leur premier album, Rise and

Fall. Mais en attendant d’être un peu plus connus, ils doivent se contenter de tourner en formation réduite, à six. Ce qui ne pose pas de problème à Arthur, compositeu­r et batteur du groupe, ni à Corentin que l’on ret rouve au clavier. Pragmatiqu­es, les deux musiciens de 22 ans préfèrent tourner le plus possible pour se faire connaître avant d’avoir les moyens d’imposer sur scène leur « bordel organisé » . « On ne veut pas lâcher les cuivres, c’est ce qui définit le son de Supa Dupa » , insiste Arthur, bercé dans son enfance par ceux de Earth, Wind and Fire et qui laisse toujour s « une t romp e t t e s e balader » , même lorsqu’il produit d’autres artistes. I l va donc fa l loir prendre les Supa Dupa comme ils sont : un véritable band avec une base de cuivres ultra pêchue.

Mille- feuille musical

Rien ne se perd, tout se transforme, c’est vrai en physique mais aussi en musique. Influencés aussi bien par les rappeurs Kendrick Lamar ou Anderson Paak que par le jazz, la bande de musiciens issus des différents conservato­ires de Lyon compose sans complexe des chansons proches du hip- hop américain old school façon années quatre- vingt- dix, tout en insérant des arrangemen­ts plus modernes. Le tout façonné par une production pointue : « Notre musique s’écoute à plusieurs niveaux comme un mille- feuille, il y a toujours un élément qui va accrocher l’oreille, que ce soit un sample ou un rythme » , explique Corentin, avant de lancer : « on essaie de faire de la musique de grands ! »

Love Story

S’il est rare de rencontrer un jeune groupe laissant autant d’amplitude à « la musique physique » , l’autre particular­ité de Supa Dupa, c’est la conception de leur album. Rise and Fall raconte une histoire d’amour, de la rencontre, avec le premier titre Remains, à la séparation avec la chanson Fall qui clôt le disque. Si Supa Dupa a enregistré l’opus en deux parties, car « c’était plus facile de travailler dessus étant donné qu’elles n’avaient pas la même direction artistique » , ses chansons peuvent aussi bien s’écouter dans l’ordre que dans le désordre. De toute façon, pour le groupe, ce premier opus semble loin puisqu’il travaille déjà sur le prochain. Un disque que les musiciens promettent « meilleur que le premier » . Nos oreilles en frémissent d’avance. C. S.

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Corentin ( à gauche) et Arthur ont déjà assuré, avec Supa Dupa, les premières parties de Chinese Man, Lomepal et Orelsan.

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