Les chroniques de la rédaction
Il y a des conférences de presse où, en termes galants, ces choses- là sont dites… Pour introniser les nouveaux directeurs du théâtre du Point du Jour, Angélique Clairand et Éric Massé, il y avait le gratin de l’intelligentsia politique. D’abord Monsieur le Maire Gérard Collomb qui avouait, dans un grand élan de sincérité, tout simplement « ne pas les connaître » . Et ensuite Michel Prosic, le brillant « directeur des affaires régionales culturelles » , qui n’hésitait pas à lui faire allégeance en commençant chacun de ses propos par un « Monsieur le ministre » . Alors même que Collomb avait bloqué la nomination au Point du jour pendant plusieurs mois pour tenter de favoriser son “amie” et directrice du théâtre des Célestins, Claudia Stavisky… Mais la politesse monarchique est sans limite, et l’État et la Ville se sont donc réjouis de tomber d’accord sur une candidature commune « autour de quatre mots : diversité, réel, territoires, humain » . Passons sur les poncifs ( quel théâtre pourrait ne pas être « humain » ? !), Angélique Clairand et Éric Massé se sont effectivement toujours intéressés plus que d’autres aux sujets de société et aux « spectateurs qui n’ont pas forcément une habitude culturelle » . Notamment à travers des spectacles hors les murs ou participatifs avec les habitants. Ils accueilleront aussi au Point du Jour à partir de septembre des très jeunes compagnies, tournées elles aussi vers « les
problèmes sociétaux » , comme le collectif Marthe, composé de quatre comédiennes, ou la compagnie Y de l’épatant Étienne Gaudillère, auteur récemment d’un spectacle sur Wikileaks. « Engagement citoyen » , « publics empêchés » , spectacles hors les murs, fracture sociale et sujets politiques… Entre deux congratulations de nos édiles ravis d’être enfin réunis autour d’une nomination commune, il n’y aura qu’une seule chose dont il n’aura jamais été question pendant toute la conférence de presse : de théâtre, des acteurs et d’un projet… artistique. Mais parler de faire du théâtre dans un théâtre, ce serait tellement conventionnel, pour des artistes de la politique…