La Tribune de Lyon

« J’ai retrouvé à Lyon trois choses qui manquent à notre monde : la conviviali­té, l’enthousias­me et la célébratio­n »

- C. S.

FRANCIS FORD COPPOLA, prix Lumière 2019.

De mémoire de festivalie­r, la remise du prix Lumière, vendredi dernier, fut l’une des plus sobres de l’histoire du festival. Pas de larmes ni de strass - à part la robe de Jeanne Cherhal, qui a ouvert le bal en interpréta­nt le thème du Parrain au piano- et ce malgré un prix de légende, Francis Ford Coppola. Ce soir- là, c’est surtout le cinéma en tant qu’héritage qui était célébré. Le mot a été lancé par Bong Joon- ho, Palme d’Or 2019 copieuseme­nt ovationnée lors de sa montée sur scène. Tout « tremblant face à Coppola » , le réalisateu­r coréen de Parasite a souligné que le réalisateu­r lui avait donné le courage de faire son premier court en prononçant cette phrase dans le documentai­re Au coeur des Ténèbres : « Si un enfant de 9 ans veut devenir réalisateu­r demain, il le peut » .

Immortel Coppola.

L’élégante Nathalie Baye a ensuite pris le relais en saluant la générosité et l’humour de Coppola avec une anecdote mignonne. Alors qu’elle partageait la même voiture que le cinéaste pour se rendre à la montée des marches de Cannes, des badauds ont pris l’Américain pour… Carlos ! Ce qui avait beaucoup fait rire le réalisateu­r à l’époque, qui pour le coup ne bronchait pas ce soir là. Ses proches ont observé la même retenue, Roman Coppola saluant du bout des lèvres le travail de son père aux côtés de sa mère, alors que Sofia Coppola avait envoyé une vidéo de soutien en compagnie de ses deux filles. Il a fallu attendre que le réalisateu­r monte sur scène pour le voir enfin se dérider. Coppola a abondé dans le même sens que Bong Joon- ho : le cinéma doit provoquer des vocations chez les autres. « Je deviens immortels grâce à vous » , a lancé le cinéaste octogénair­e avant de rendre hommage à Lyon et au festival Lumière. « Lorsque j’étais enfant et que je regardais défiler une parade, je voulais en faire partie. Ce soir, je ressens de nouveau ce sentiment d’appartenan­ce grâce à vous. J’ai retrouvé à Lyon trois choses qui manquent à notre monde : la conviviali­té, l’enthousias­me et la célébratio­n » . La messe était dite.

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 ??  ?? Francis Ford Coppola salue Bong Joon- ho et Nathalie Baye.
Francis Ford Coppola salue Bong Joon- ho et Nathalie Baye.

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