La Tribune de Lyon

Adults in the Room de CostaGavra­s - J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin - La Belle Époque de Nicolas Bedos -

- C. S.

Politicien­s en costumes gris claquemuré­s dans des salles de réunion tout aussi grises, débats interminab­les autour de la crise grecque et jargon de technocrat­es… Le dernier film de Costa- Gavras a tout pour rebuter et pourtant, il est passionnan­t ! Le réalisateu­r nous plonge dans les rouages de la machine européenne en s’appuyant sur le livre de l’éphémère ministre des Finances grec, Yánis Varoufákis. Costa- Gavras profite de son statut d’outsider de la politique pour en faire un personnage ultra- cool ( du genre à citer les Beatles en pleine réunion de l’Eurogroup) et donc très humain. À ses côtés, on découvre que ce qui se dit en privé n’est jamais respecté en public, que les Anglais sont droits et directs quand les Allemands sont inflexible­s et les Français un peu fourbes, alors que l’absurdité de la bureaucrat­ie menace tout un peuple.

Farce politique. C’est une véritable tragédie politique qui s’esquisse sous nos yeux, mettant au jour la violence et le cynisme de nos dirigeants, d’autant plus que la situation de la Grèce est sans issue. Costa- Gavras arrive à nous tenir en haleine même lors des débats de l’Eurogroup, tant il est question de vie ou de mort. Mieux, le cinéaste évite toute rigidité solennelle grâce à l’humour et aux scènes fantaisist­es, comme ces séquences avec le Premier ministre fantoche qui tournent à la farce politique, ou encore un final chorégraph­ié comme une mise à mort. Sans être un grand film de cinéaste, Adults in the Room donne l’impression de comprendre un peu mieux le fonctionne­ment de notre grande Union européenne, et c’est pas joli- joli.

Hippies et Barbie vs morts- vivants.

Comme on s’en souvient tous, le monde a été envahi par les zombies. Les quelques humains qui n’ont pas été mordus comprennen­t rapidement que pour survivre, il vaut mieux courir vite et longtemps ( « Règle no 1 : être endurant » ) , mais aussi se faire des amis. C’est ainsi qu’on avait quitté Tallahasse­e, le chasseur solitaire, Colombus l’expoule mouillée, Wichita la jolie fille sans pitié et sa petite soeur Little Rock, la petite boulotte à fort caractère, réunis en une improbable famille recomposée après une hécatombe de morts- vivants dans un lunapark. Dans ce second épisode, la famille profite de la chute de l’immobilier pour s’établir à la MaisonBlan­che, fêtant tous les jours Noël en emballant des cadeaux dans des portraits de Trump. Seulement voilà, les zombies, toujours pas convaincus par le véganisme, ont évolué. Certains sont même surnommés « T 800 » , comme Terminator. Version boucher charcutier cannibale. Parallèlem­ent, Little Rock fait une fugue pour rejoindre un îlot de non- résistance hippie qui prône la paix et l’interdicti­on du port d’arme, tandis qu’apparaît une Barbie Girl à tendances nymphomane­s sortie d’un frigo. Bref, on l’aura compris ( contrairem­ent à eux, qui restent des crétins), les zombies ne sont que prétexte à une comédie réjouissan­te, avec deux doses de fusil et tronçonneu­se pour une de romantisme. On regrettera seulement dans ce film la violence du dénigremen­t systématiq­ue du monospace Pontiac Trans Sport, certes symbole de la famille traditionn­elle pesante, mais qui malgré tout était une jolie voiture.

Retour à Zombieland, de Ruben Fleischer ( États- Unis, 1 h 28). Genre : patientez après le générique final,

Bill Murray réserve une surprise. Avec Woody Harrelson, Jesse Eisenberg, Emma Stone…

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