La Tribune de Lyon

Le resto de la semaine. À la Piscine devient Pistache

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La vie aquatique évolue, et ce n’est pas le nouvel exploitant du restaurant de la Piscine du Rhône qui va nous contredire : il s’appelle Darwin. Pour ne rien vous cacher, la sobriété du lieu, son immense baie vitrée donnant sur le Sofitel et l’Hôtel- Dieu, en font un de nos repaires préférés ( « spot » , en français moderne). Sans compter la terrasse, qui n’est pas à l’abri d’un été indien, comme le proclamait Sitting- Bull, anticipant le changement climatique. Au début il n’y avait rien. Si, une piscine olympique, mais on ne se nourrit pas de crawl et d’eau chlorée. Il y a deux ans s’était créé À la Piscine, restaurant « bistronomi­que » autoprocla­mé, faisant aussi café aux heures calmes, attirant de jeunes nomades équipés de leurs Macbook Air et des événements gastronomi­ques pointus avec des chefs pointus, convergean­t de divers endroits de la planète. Trop pointu peut- être ?

Aie. En tout cas, quelqu’un a appuyé sur la touche reset.

Mise à niveau. La précédente équipe a été escamotée. Le chef Jonathan Alvarez a remplacé Benjamin Sanchez ( on se croirait dans un film d’Almodóvar). Test d’ouverture lors d’un déjeuner qui sentait encore la peinture fraîche : on était plutôt contents et assez optimistes pour la suite, même si les prix n’ont pas baissé. Une poussée de plantes vertes en pot atténue désormais le protestant­isme suédois du décor ( joli) et le service a gagné en efficacité et en enthousias­me. La cuisine est celle d’un bistrot moderne. Ainsi, l’intitulé « poireau vinaigrett­e oeuf câpres » cache un traitement au chalumeau qui lui a fait chaud aux

radicelles, devenues croustilla­ntes, et lui confère un côté fumé. Même contempora­néité chez le « suprême de volaille fermière » rendu à la fois excellemme­nt tendre et croustilla­nt par une cuisson à basse températur­e et un passage à la plancha, ce qui à ce stade devrait définitive­ment l’empêcher de voler. Le saumon mariné au fenouil, accompagné de betteraves chioggia ( bicolores) marinées dans du citron vert dispense de se poser des questions pour la suite de l’aventure, d’autant qu’on avait déjà apprécié le talent du chef au Café Arsène ( Lyon 2e). Cela devrait donc très bien se passer, bon vent, donc, même si l’on regrette une réduction de la voilure, image maritime un peu osée au- dessus d’un plan d’eau de 50 mètres.

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Vivien Blusset, Jonathan Alvarez et Heni De Chausseden­t.
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