Les députés LReM ne désarment pas
Mercredi dernier, le député Thomas Rudigoz rencontrait à Paris trois conseillers du Premier ministre pour tenter de convaincre le gouvernement de l’intérêt d’instaurer le péage de transit à Lyon. Le parlementaire lyonnais présente un amendement en commission en ce sens ces jours- ci, et le défendra dans l’hémicycle dans la foulée, les 14 ou 15 novembre. La possibilité d’instaurer un péage de transit dans les grandes agglomérations avait déjà fait l’objet d’un amendement en mai dernier porté par les députés LReM de la Métropole, qui souhaitaient voir ce dispositif inscrit dans la loi Mobilités. L’objectif : permettre de faire payer les véhicules qui traversent Lyon mais ne s’y arrêtent pas, afin de les dissuader et de les repousser sur les extérieurs. Mais la proposition avait été retoquée, la ministre des Transports Élisabeth Borne expliquant qu’une nouvelle taxation aurait pu constituer « un frein supplémentaire pour les citoyens qui habitent en dehors des grandes agglomérations dans leur capacité à accéder aux grandes villes » . Une réponse étrange, puisque l’intention ne visait pas ceux cherchant à accéder à la ville à proprement parler.
Un tarif de 15 euros : Thomas Rudigoz ne fait d’ailleurs pas mystère du fond de l’affaire. « En aparté, Élisabeth Borne m’a dit qu’elle comprenait la différence entre péage urbain et de transit, mais encore faut- il le faire comprendre aux concitoyens et ne pas donner les moyens aux oppositions de nous mettre en difficulté. Depuis les Gilets jaunes, on sent encore une frilosité des hautes instances. Pourtant à Lyon il y a aussi eu, depuis, la montée du vote écologiste » . Alors le député aimerait pouvoir glisser le sujet dans la loi de Finances. Il s’agirait d’expérimenter le système sur cinq ans, via des caméras à lecture de plaques ( dites LAPI), ce que permet la loi dans le cadre d’une ZFE, zone à faible émission. Pour Thomas Rudigoz, un tarif vraiment dissuasif se situerait autour de 15 euros, « car aujourd’hui il y a un péage à 4,50 sur l’A432. Il faut un différentiel dissuasif » . Mais pour l’heure, le député se contenterait « d’avoir obtenu gain de cause avant la fin du mandat » . David Kimelfeld jouera aussi son rôle le 12 novembre en rencontrant le secrétaire d’État aux transports.