La Tribune de Lyon

Les députés LReM ne désarment pas

- DAVID GOSSART

Mercredi dernier, le député Thomas Rudigoz rencontrai­t à Paris trois conseiller­s du Premier ministre pour tenter de convaincre le gouverneme­nt de l’intérêt d’instaurer le péage de transit à Lyon. Le parlementa­ire lyonnais présente un amendement en commission en ce sens ces jours- ci, et le défendra dans l’hémicycle dans la foulée, les 14 ou 15 novembre. La possibilit­é d’instaurer un péage de transit dans les grandes agglomérat­ions avait déjà fait l’objet d’un amendement en mai dernier porté par les députés LReM de la Métropole, qui souhaitaie­nt voir ce dispositif inscrit dans la loi Mobilités. L’objectif : permettre de faire payer les véhicules qui traversent Lyon mais ne s’y arrêtent pas, afin de les dissuader et de les repousser sur les extérieurs. Mais la propositio­n avait été retoquée, la ministre des Transports Élisabeth Borne expliquant qu’une nouvelle taxation aurait pu constituer « un frein supplément­aire pour les citoyens qui habitent en dehors des grandes agglomérat­ions dans leur capacité à accéder aux grandes villes » . Une réponse étrange, puisque l’intention ne visait pas ceux cherchant à accéder à la ville à proprement parler.

Un tarif de 15 euros : Thomas Rudigoz ne fait d’ailleurs pas mystère du fond de l’affaire. « En aparté, Élisabeth Borne m’a dit qu’elle comprenait la différence entre péage urbain et de transit, mais encore faut- il le faire comprendre aux concitoyen­s et ne pas donner les moyens aux opposition­s de nous mettre en difficulté. Depuis les Gilets jaunes, on sent encore une frilosité des hautes instances. Pourtant à Lyon il y a aussi eu, depuis, la montée du vote écologiste » . Alors le député aimerait pouvoir glisser le sujet dans la loi de Finances. Il s’agirait d’expériment­er le système sur cinq ans, via des caméras à lecture de plaques ( dites LAPI), ce que permet la loi dans le cadre d’une ZFE, zone à faible émission. Pour Thomas Rudigoz, un tarif vraiment dissuasif se situerait autour de 15 euros, « car aujourd’hui il y a un péage à 4,50 sur l’A432. Il faut un différenti­el dissuasif » . Mais pour l’heure, le député se contentera­it « d’avoir obtenu gain de cause avant la fin du mandat » . David Kimelfeld jouera aussi son rôle le 12 novembre en rencontran­t le secrétaire d’État aux transports.

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