Changement climatique : quand l’économie rêve d’écologie
Les Journées de l’économie se donnaient pour mission cette année de sonner l’alerte sur les transitions en cours à l’échelle mondiale. La première conférence, en présence du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, a pleinement joué son rôle dans un Palais de la Bourse ( Lyon 3e) rempli à ras bord. Car les conséquences du changement climatique se font sentir aussi bien dans l’économie réelle que dans la finance. La faible performance de l’Allemagne il y a deux ans ? Un niveau du Rhin extrêmement bas qui en a perturbé l’économie. Si le réchauffement n’est pas combattu, le PIB européen perdra dix points d’ici 2100.
« C’est énorme » , a prévenu François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Les banques et assurances ont fini par intégrer le risque climatique parmi les risques financiers supervisés. « Il faudra être capable d’organiser des stress tests climatiques à échelle de dix ou vingt ans » , proposait Katheline Schubert, membre du haut conseil pour le climat. Stress test… Comme au lendemain de la crise de 2008. Oui, on en est là. Pour autant, le moment est idéal pour porter la taxe carbone, mais pas seulement. Taux bas, économie européenne en petite forme, investissements publics en retard… « Il y a une grosse fenêtre pour passer la seconde » jauge François Villeroy de Galhau, rejoint par Joseph Stiglitz. « Une transition verte peut stimuler la croissance et l’emploi. Et une transition rapide est la meilleure manière de s’assurer de l’utilisation optimale des ressources. On peut parler de Green New Deal, mais c’est un effort qui se rapproche de celui nécessaire pour une mobilisation de temps de guerre. »
« C’est un eff ort qui se rapproche de celui nécessaire pour une mobilisation de temps de guerre »