L’édito d’Antoine Comte

C'est le tout premier adjectif qui m'est venu pour qualifier le dernier épisode en date de la guerre que se mènent sans relâche les camps Collomb et Kimelfeld depuis maintenant un an.

En même temps, on a sans doute atteint cette fois un point de non- retour dans ce conflit politique qui laissera des traces indélébiles au sein d'une majorité macroniste déchirée à quatre mois des élections municipales et métropolitaines.

Lundi dernier, alors que le conseil municipal est sur le point de débuter, Roland Bernard, conseiller municipal du 2e arrondissement et surtout fidèle lieutenant du maire de Lyon Gérard Collomb, décide de s'en prendre sans filtre à plusieurs soutiens de son rival de la Métropole, David Kimelfeld.

Sa cible prioritaire ? Le député LReM Thomas Rudigoz. Rapidement, les invectives fusent et les deux hommes en viennent presque aux mains dans la cour de l'Hôtel de ville. « Traître » , « putassier » , « minable » , « tu n'as jamais rien fait de ta vie et tu ne sais pas ce que c'est que de produire de la richesse » , lance Bernard, menaçant, devant le parlementaire, qui semble prendre sur lui pour ne pas entrer dans son jeu.

Une altercation ridicule qui en dit long sur le triste niveau actuel de la classe politique lyonnaise et métropolitaine. Plutôt que de s'affronter sur leurs projets pour la Ville et la Métropole, sur lesquels les attendent les Lyonnais pour faire leur choix en mars 2020, les deux frères ennemis et leurs proches montrent encore ici au grand jour que la politique reste malheureusement et avant tout une affaire de personnes et de clans.

Il est vraiment temps d'élever le débat et de sortir sans plus attendre de cette bataille stérile. Ce n'est en effet pas avec ce type de comportements, dignes d'une cour de récréation, que les citoyens voudront renouer avec nos élus pour lesquels la défiance n'a jamais été aussi grande.