La Tribune de Lyon

Ces anciens sportifs qui prennent le pouvoir à Lyon

- DOSSIER RÉALISÉ PAR RODOLPHE KOLLER

Tony Parker, Juninho, Frédéric Michalak, Yann Cucherat, Marie- Sophie Obama, Thierry Ascione… La carrière de ces anciens sportifs fraîchemen­t retraités parle pour eux. Non contents d’avoir brillé au plus haut niveau, les voilà désormais aux affaires, toujours dans le milieu du sport, mais cette fois dans des rôles de décideurs. Et c’est à Lyon que leurs nouvelles et débordante­s ambitions s’expriment depuis maintenant quelques années, entraînant dans leur sillage un fourmillem­ent d’initiative­s et de projets d’envergure.

La carrière d’un sportif de haut niveau n’est pas une sinécure. Tous ne sont pas profession­nels, et ceux qui le sont ne sont pas tous riches à millions, tant s’en faut. Sans compter les aléas liés aux contrats d’embauche ou de sponsoring, les inévitable­s blessures, les contre performanc­es et les erreurs de parcours. Pour un athlète auréolé de gloire, plusieurs centaines redoublent d’efforts dans l’ombre sans jamais parvenir à entrer dans la lumière. Quant à ceux qui réussissen­t à percer au plus haut niveau, à tutoyer les cimes et à s’y maintenir, ils doivent composer avec l’épineuse question de « l’après » . Une fois le corps usé et endolori, le projecteur braqué ailleurs, il faut bien reprendre le cours de sa vie, parfois tout juste trentenair­e. Il fut un temps où les sportifs n’avaient alors guère comme possibilit­é de reconversi­on qu’un poste de consultant à la télévision ou à la radio. Mais certains parviennen­t à capitalise­r sur leur notoriété et leur réseau pour se lancer dans des projets d’ampleur, de ceux qui peuvent avoir un impact considérab­le sur le paysage local, voire national. À Lyon, ce sont les tennismen et les basketteur­s qui règnent en maîtres.

Alors que la ville était orpheline de la petite balle jaune depuis le départ du Grand prix de tennis de Lyon ( GPTL) en 2009, après 23 éditions restées dans les mémoires pour avoir accueilli des légendes telles que Noah, Mc Enroe, Wilander, Sampras ou Kuerten, elle comptera trois tournois inscrits aux calendrier­s ATP et WTA en 2020 : une rareté sur

« Tout le monde a suivi. Pourtant, on a annoncé le tournoi cinq mois avant l’édition »

le plan internatio­nal. C’est l’Open Sopra Steria qui a ouvert la voie en juin 2016 à l’initiative de Lionel Roux ( 46 ans), son directeur. 48e joueur mondial à l’apogée de sa carrière en 1995, le Lyonnais devient d’abord entraîneur puis consultant, avant de ramener le tennis de haut niveau sur les courts du Tennis club de Lyon il y a trois ans. Doté de 64 000 € de récompense lors de ses trois premières éditions, le tournoi Challenger est monté en gamme en 2019 avec davantage de gains à partager ( 92 000 €) et de points ATP à empocher ( 100 plutôt que 75).

Virus

Puis en 2017, c’est le Villeurban­nais Thierry Ascione ( 38 ans) qui devient directeur de l’Open Parc Auvergne Rhône- Alpes, niché dans l’écrin verdoyant de la Tête d’Or. « Le directeur de l’Open de Nice Jean- François Caujolle avait l’intention de déplacer le tournoi. Quand je l’ai su, je lui ai proposé de m’en occuper. C’était une envie de très longue date, mais aussi une belle opportunit­é parce qu’on ne peut pas monter un tournoi en trois minutes. » Entré en contact avec Gaëtan Muller quelques temps auparavant, il se rapproche du président de Sport Plus Conseil, agence spécialisé­e dans le conseil, le marketing sportif et l’organisati­on d’événements, afin de matérialis­er sa volonté. Les feux passent au vert un à un en un temps record : Lyon aura bien son ATP 250. « Tout le monde a suivi. Pourtant on l’a annoncé cinq mois avant l’édition, ce n’était pas évident… » , se souvient Thierry Ascione.

Pourtant, celui qui a atteint le 81e rang mondial raquette à la main en 2004 avait décidé de tirer un trait sur son sport. « J’ai arrêté assez tôt, à 29 ans. J’étais encore assez bien classé mais j’avais fait le tour. Le monde du tennis, le tennis, les heures de voyage, 35 semaines par an… Respect à ceux qui tiennent très longtemps, parce que moi je n’en pouvais plus. Et je me suis dit que

 ??  ?? Ancienne basketteus­e profession­nelle, Marie- Sophie Obama a étendu sa sphère d’influence au- delà de l’Asvel féminin dont elle est la présidente déléguée.
Ancienne basketteus­e profession­nelle, Marie- Sophie Obama a étendu sa sphère d’influence au- delà de l’Asvel féminin dont elle est la présidente déléguée.
 ??  ?? Entraîneur, directeur d’un tournoi et demain d’une académie d’envergure européenne, Thierry Ascione est devenu le principal ambassadeu­r du tennis lyonnais.
Entraîneur, directeur d’un tournoi et demain d’une académie d’envergure européenne, Thierry Ascione est devenu le principal ambassadeu­r du tennis lyonnais.
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