La Tribune de Lyon

L’invité.

Claude Polidori : « L’automobili­ste est aussi un électeur »

- PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID GOSSART

Le président des commerçant­s des Halles Paul- Bocuse est aussi le patron de l’Automobile club du Rhône depuis… 1996. En pleine campagne municipale où tous les coups sont permis pour paraître le plus vert, il semble plus que jamais de mauvais goût de rouler en « bagnole » . Vélo, Anneau des Sciences, SUV, 70 km/ h… Claude Polidori plaide pour « laisser vivre un peu les automobili­stes » .

On a l’impression qu’il n’a jamais été aussi mal vu d’être automobili­ste à Lyon. Le ressentez- vous ainsi ?

Claude Polidori : « C’est surtout un immense désordre, je n’ai jamais vu ça ! J’ai l’impression que l’on recule tous les jours. Avant les trottinett­es, c’était déjà le cas, alors maintenant… Je me demande comment on a pu autoriser un système pareil. Et il y a une absence totale de forces de l’ordre là où il le faudrait. Je suis très contrarié de la place actuelle de l’automobili­ste, et de celle que prend la politique politicien­ne à Lyon dans la vie des automobili­stes. C’est désolant, on est une des plus belles métropoles de France. Mais ils sont occupés à se quereller entre eux.

Végétalisa­tion, piétonnisa­tion… La voiture va- t- elle être la principale victime de la campagne municipale ?

Je veux d’abord me situer, en préambule : je suis apolitique. Je n’ai jamais voulu en faire, c’est un monde à part. Je me vois mal dire “je suis de droite, de gauche”. C’est un métier trop empreint de carriérism­e. Et puis nous, Lyonnais, subissons ces guerres intestines. C’est très désagréabl­e. Je reste persuadé qu’il y a de la place pour des gens qui veulent faire entendre la bonne parole. Mais regardez, par exemple quand il y a eu la manifestat­ion des agriculteu­rs, les deux ponts étaient bloqués. Personne pour vous aider à aller ici, à contourner par là : j’ai mis une heure quinze pour venir de la Croix Rousse ! Et à côté de ça j’arrive aux Halles, il y avait quatre ASVP ( agent de surveillan­ce voie publique, NDLR) en train de mettre des contravent­ions ! Autre exemple cours d’Herbouvill­e. Il vient d’être refait : pour aller stationner, il faut couper la voie de bus et des vélos ! C’est très dangereux, c’est une aberration…

L’automobili­ste est- il une cible trop facile pour vous ?

L’automobili­ste n’est certes pas blanc bleu, ils ont profité que les gilets jaunes aient mis les radars par terre pour rouler comme des cadors, je ne vais pas tous les défendre. Mais la politique globale de répression de l’automobili­ste ne va pas. C’est un ensemble de choses, parmi lesquelles les radars. Nous n’avons jamais été contre, mais ça fait un peu « pompe à fric » . Sur la zone 30, là non plus, nous ne sommes pas contre, mais les premiers concernés ne la respectent pas : commerçant­s, livreurs… Parfois on sature de cette logique.

Selon vous, les candidats doivent- ils se méfier d’un retour de bâton ?

L’automobili­ste est quand même un électeur, non ? Et ils sont nombreux ! Nous sommes tout de même un million d’adhérents en France, environ 60 000 dans le Rhône. On ne peut pas tirer à boulets

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